Le FIS comme épouvantail
Par Meriem Sassi – Prenant prétexte de l’offense faite au prophète Mohammed (QSSSL) par le journal français Charlie Hebdo, les islamistes algériens se sont emparés hier de la rue, à Alger, pour glorifier les actes terroristes commis à Paris par les frères Kouachi. Un prétexte qui a permis aux adeptes d’Ali Belhadj de scander, comme dans les funestes années quatre-vingt-dix, des slogans à la gloire du FIS dissous, élevant haut et fort une protestation qui replonge le peuple algérien dans des souvenirs douloureux. Des souvenirs qui ressurgissent pour rappeler la violence qui a décimé des dizaines de milliers de nos compatriotes et qui a failli emporter l’Etat algérien dans son sillage sanglant. Face aux scènes qui se sont jouées hier, sur le fameux tracé des marches du FIS dissous où résonne encore le bruit des lugubres démonstrations de force des Afghans algériens, la menace que l’on croyait à jamais écartée a encore une fois été brandie au nez et à la barbe des autorités qui ont pourtant l’habitude de contrer toutes les manifestations des démocrates, alors qu’elles ont, cette fois-ci, toléré l’action et se sont contentées de l’encadrer, reflétant ainsi leur totale démission face à leurs responsabilités. C’est ainsi que la capitale a vécu à nouveau, malgré elle, des scènes dont les auteurs furent des centaines d’islamistes qui ont scandé dans une marche à l’issue de la prière du vendredi, des slogans réclamant un «Etat islamique». Ils brandiront même le «drapeau» du mouvement terroriste Daech devant l’APN sur le fronton duquel ils sont parvenus à l’accrocher. Un désastre permis par le laxisme du pouvoir en place, plus préoccupé par son maintien que par le devenir du pays. Hier, les flash-back du terrorisme ne se sont pas uniquement manifestés dans la rue ; ils ont été diffusés aussi par la Télévision publique qui, à vingt heures, nous a servi les images d’un terroriste capturé en total look afghan, tout droit sorti de nos pires cauchemars. Simple coïncidence ou scénario catastrophe destiné à nous faire peur ?
M. S.
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