In Salah : poursuite de la protestation contre le gaz de schiste
La contestation de la décision gouvernementale d’accélérer l’exploitation du gaz de schiste s’accentue à In Salah. La visite du directeur général de la Sûreté nationale n’a été d’aucune utilité, puisque les rues de cette ville gazière sont toujours occupées par des manifestants de plus en plus déterminés à aller jusqu’au bout de leur revendication, à savoir annuler les opérations d’exploitation dans le périmètre de cette daïra qui regorge également d’eau souterraine. Aujourd’hui, des milliers d’habitants, munis de pancartes et de banderoles sur lesquelles ils expriment fortement leur rejet de ce «projet de la mort», se sont rassemblés devant le siège de la daïra pour réitérer leur position défendue ardemment depuis une vingtaine de jours. En plus des actions de terrain, les manifestants continuent leur campagne contre le gaz de schiste sur les réseaux sociaux où ils étalent les méfaits de ce gaz non conventionnel et reproduisent les points de vue d’experts internationaux qui ont convaincu des gouvernements, notamment en Europe, de renoncer à l’exploitation de ce gaz. La solidarité des habitants de Tamanrasset se poursuit également avec une marche des étudiants. L’offre de dialogue faite par la présidence de la République ne semble pas enchanter les animateurs de ce mouvement. Le DGSN, Abdelghani Hamel, qui s’est déplacé ce dimanche dans cette ville frondeuse n’a pas pu convaincre grand monde. Les manifestants ont réitéré leur exigence : arrêt immédiat des opérations de forage et d’exploration. Le gouvernement, pris de court par cette vaste mobilisation qui s’étend à d’autres régions du pays, s’emmêle les pinceaux. En multipliant les interventions dans les médias, les responsables du secteur tombent en contradiction avec les déclarations faites par le Premier ministre lui-même qui se réfère aux décisions entérinées en Conseil des ministres. L’Etat algérien, qui peine à dissiper les inquiétudes des habitants du Sud quant aux conséquences de ce gaz de schiste, va-t-il reculer ? On le saura bientôt.
Sonia Baker