Un consensus spontané
Par Kamel Moulfi – Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, était attendu sur une grosse information concernant le gaz de schiste, c'est-à-dire l’annonce de l’arrêt des travaux sur le puits d’Ahnet, près d’In Salah. Il n’en fut rien. Sur la chaîne de télévision publique A3, une heure avant le journal télévisé, moment supposé propice à une bonne audience, il a repris, sur cette question, son argumentaire habituel qu’il a déjà développé concernant l’importance des réserves et les précautions prises pour éviter l’impact sur l’environnement, en insistant toutefois sur le fait que le gouvernement n’a pas l’intention, du moins dans l’immédiat, de s’engager dans l’exploitation de ce gaz non conventionnel très controversé et qui a allumé la mèche d’une contestation qui n’en finit pas à In Salah et Tamanrasset avec un élan de solidarité exprimée de diverses façons sur tout le territoire national. Car il est bon de le souligner, en dehors du gouvernement, des officiels du ministère de l’Energie et de quelques experts, il y a un consensus national spontané et exceptionnel autour de la revendication de la population d’In Salah pour la fermeture du puits qui se trouve dans leur voisinage. Par extension, on peut dire que c’est toute la perspective «gaz de schiste» qui est remise en cause par ce consensus. Ce premier exercice de communication tenté par Abdelmalek Sellal dans le contexte créé par la chute des prix du pétrole n’a, visiblement, pas été concluant. Mais ce ne sera sans doute pas le dernier. Le Premier ministre va être contraint d’aller plus loin dans son discours quand il aura à annoncer ouvertement les mesures d’austérité inévitables face à la baisse des recettes du pays. Pour le moment, le gouvernement tient ferme sur la politique sociale qui est maintenue. Tout ce qui est gratuit ou presque le sera encore pour les couches défavorisées. Il y a tant à ramasser du côté des fraudeurs, comme ceux, sans doute identifiés, de l’importation, pour peu que l’on arrête de fermer les yeux sur le contenu des conteneurs «suspects». Il y a, également, encore à serrer sur les chapitres des dépenses publiques. Justement, les investissements pour le gaz de schiste devraient être les premiers à passer au crible des nouveaux critères de dépenses publiques établis en fonction de la chute des prix du pétrole.
K. M.
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