Ce n’est pas moi, c’est lui
Par R. Mahmoudi – Le problème des réfugiés subsahariens et syriens continue à se poser en Algérie, malgré toutes les dispositions mises en place par les autorités depuis une année pour l’endiguer, et malgré toutes les assurances faites par le gouvernement et par le ministre de l’Intérieur notamment, pour l’enrayer définitivement au cours de ces derniers mois. La dérobade de la ministre de la Solidarité nationale sur cette question devant les députés ce jeudi sonne comme un aveu d’impuissance. Mme Mounia Meslem Si Ameur, pour expliquer la situation de ces expatriés livrés à eux-mêmes dans les rues de nos grandes villes, dégage toute responsabilité de son département, arguant du fait que des centres d’hébergement ont été aménagés pour les accueillir et que tous les moyens auraient été mobilisés pour leur épargner cette vie de vagabonds. Certes, la responsabilité incombe essentiellement au ministère de l’Intérieur et à ses démembrements régionaux, dès lors qu’il s’agit avant tout d’un problème de sécurité publique, mais la ministre de la Solidarité ne nous dit pas pourquoi ces réfugiés –dont on ne connaît pas le nombre exact, autre responsabilité de la ministre – refusent de rester dans ces centres d’accueil, préférant mener une vie de bohème et s’exposant à tous les dangers. S’ils craignent d’être reconduits de force vers leur pays de provenance, ce qui est apparemment le cas, l’Algérie est en devoir de leur accorder un statut de réfugiés – ce qu’ils ne le sont pas tout à fait vis-à-vis de la loi, puisqu’ils sont traités plutôt comme des «immigrants clandestins». Et s’ils sont en situation irrégulière, l’Etat est en droit de les interpeller et de faire appliquer la loi dans toute sa rigueur. A un moment, on avait compris que le gouvernement était décidé à en user pour en finir avec un problème qui n’avait que trop duré, mais on sent finalement qu’il navigue à vue. La preuve ? Deux ministères n’arrivent pas à coordonner leur action pour gérer ce dossier.
R. M.
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