Benflis à Bouteflika : «Vos décisions sont légères et inacceptables»
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, Ali Benflis a qualifié les décisions du conseil restreint tenu le 27 janvier, concernant l’exploitation du gaz de schiste, de «légères et d’inacceptables». «Ces décisions révèlent avant tout la légèreté et l’improvisation inacceptables dans la gestion des affaires les plus sensibles, y compris celles qui concernent la stabilité du pays, la crédibilité de l’Etat et la cohésion de la nation», a-t-il indiqué. Pour lui, le communiqué du conseil interministériel signifie «la dégradation avancée et dangereuse» auquel est parvenu le régime politique actuel. Un régime dont, selon lui, «l’illégitimité, la crédibilité, l’inaction et le désarroi» prennent de jour en jour les proportions d’une véritable «menace» à l’existence de l’Etat national. «Les fondations de notre Etat national sont désormais mises régulièrement à rude épreuve par un sommet de l’Etat vacant qui condamne le gouvernement à la léthargie et jette son propre discrédit et sa propre disqualification sur l’ensemble des autres institutions de l’Etat», a-t-il souligné. Décrivant le contenu du communiqué du conseil restreint «d’une incohérence et d’une légèreté» sans précédent, Ali Benflis s’est inquiété sur sa teneur, qui révèle que nos gouvernants «n’ont pas pris» la véritable mesure de la gravité de ce foyer de tension qu’ils ont eux-mêmes créé et pensent ainsi traiter les manifestations de ce foyer de tension et se «dispenser» de prendre en charge ses causes véritables. Ali Benflis a expliqué que le gouvernement prétend que ce dont il s’agit à Ahnet n’est rien d’autre qu’une expérimentation, cependant, il a rappelé que le communiqué du Conseil des ministres du 23 mai 2014 a donné le feu vert à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste. Il a réaffirmé que le sud de notre pays a besoin d’une organisation administrative plus présente, plus performante et plus adaptée aux besoins spécifiques de son développement. Mais, selon lui, les mesures annoncées par le gouvernement, tardivement, dans la précipitation et sous une pression citoyenne devenue irrésistible, sont loin de «répondre» à cet objectif.
Houneïda Acil