Catastrophes naturelles : l’expérience de l’Algérie mise en valeur
L’expérience de la Protection civile algérienne dans le domaine de la prise en charge des catastrophes naturelles a été mise en évidence lors d’un atelier euro-méditerranéen organisé il y a quelques jours en France. Intitulée «L’anticipation des risques, la clé de la planification d’urgence», la rencontre a permis aux participants de huit pays du sud de la Méditerranée de prendre connaissance d’une étude de cas consacrée à l’Algérie, axée sur les différents aspects de la planification d’urgence dont la réglementation, la mobilisation des moyens techniques, humains et matériels, la coordination ministérielle, la communication avec le public, etc. Dans le cadre de ce retour d’expérience, le colonel Fouad Lalaoui représentant la direction de la Protection civile algérienne a longuement expliqué comment le pays a retenu l’expérience du tremblement de terre de Boumerdès en 2003 qui a fait 2 278 morts ; l’Algérie a reçu l’aide d’urgence de 63 pays donateurs. «Nous avons eu l’arrivée d’une aide inadaptée comme de la farine de Manioc que nous ne savons pas cuisiner, des médicaments en plaquettes séparées sans posologie. Nous avons aussi dû faire face à de bonnes volontés, mais qui n’étaient pas formées et avec une faible capacité d’autonomie, devenues une charge de travail supplémentaire», a expliqué le colonel Laloui. Depuis cette expérience, a souligné l’orateur, «il y a eu, entre autres, une amélioration et un renforcement de la législation, de la formation et de la préparation en termes d’exercices». Le pays s’est doté, par ailleurs, de 50 unités de renfort aux premières interventions de 60 éléments chacune, ayant une formation spécialisée polyvalente et avec une autonomie d’une semaine. «Nous avons aussi formé 6 400 secouristes de 18 à 65 ans capables d’intervenir et renforcé le rythme des exercices au niveau local, régional, interrégional et national.» L’intervention du spécialiste algérien entre dans le cadre d’une formation de plusieurs années enclenchée sous la forme de plusieurs ateliers, dont un «atelier sur la planification d’urgence» constituant une des étapes clés pour les participants du programme intitulé PPRD SUD II qui a débuté en février 2014. Selon les organisateurs, ce programme, financé par l’UE, vise à accroître la résilience nationale de chaque pays partenaire du sud de la Méditerranée touché par une catastrophe naturelle ou humaine, principalement grâce à la réduction des risques (prévention, atténuation, sensibilisation du public) et à la préparation (renforcement des capacités, planification d'urgence), y compris une meilleure coopération au niveau international.
Meriem Sassi