Il recevra les ambassadeurs d’Italie et d’Espagne : Ali Haddad a-t-il des prétentions politiques ?

Après les ambassadeurs des Etats-Unis d’Amérique et de France, le président du Forum des chefs d’entreprises, Ali Haddad, recevra ce mercredi celui de l’Italie et celui de l’Espagne. Les deux diplomates rencontreront, séparément, le patron des patrons au siège de l'organisation patronale. Il est judicieux, dans le contexte actuel, de s’interroger sur le bousculement des représentants de puissances économiques sur le perron de l’édifice abritant le FCE. Il a même eu le privilège de rencontrer les ambassadeurs d’Algérie dans plusieurs pays européens et africains. Alors que son élection est toute récente, Ali Haddad a eu ces dernières semaines un agenda chargé multipliant les audiences chez les ministres. Officiellement, ces rencontres ont pour but de discuter des opportunités d’investissement et des préoccupations des chefs d’entreprise. Tout laisse à penser cependant que Haddad ne se contentera pas du poste de président du FCE, nourrissant des ambitions plus grandes pour son avenir. Il a déjà la réputation de faiseur de gouvernements, imposant ses hommes comme ministres et à des postes, certes, moins importants mais tout aussi décisifs. L’homme a son mot à dire sur les actions du gouvernement Sellal. Ses propositions sont assimilables à des ordres. Le défilé d’ambassadeurs de puissances occidentales démontre que celles-ci voient en lui bien plus qu’un simple président du syndicat des patrons. D’ailleurs, l’Algérie compte une dizaine d’organisations patronales qui n’ont pas les faveurs dont bénéficie Haddad qui n’a jamais caché sa proximité avec le régime au pouvoir, s’en vantant même et assurant que ce sera un atout pour défendre les intérêts des membres du FCE. Le président du groupe ETRHB s’est d’ailleurs investi corps et âme pour le maintien du président Bouteflika qui a consacré le pouvoir de l’argent au détriment de la souveraineté populaire. Le FCE n’est donc qu’une étape. Bouteflika étant gravement malade, la course à la succession est ouverte. Les clans au pouvoir cherchent une personnalité consensuelle qui pourra éventuellement le remplacer au cas où il ne terminerait pas son mandat et Haddad est tout désigné au vu de ses accointances avec le régime pour revêtir cet habit.
Sonia Baker