Il demande à bénéficier de la réconciliation nationale : Anouar Haddam veut rentrer en Algérie
L’ex-dirigeant de l’instance exécutive du FIS (dissous) à l’étranger Anouar Haddam veut rentrer en Algérie après s’être exilé aux Etats-Unis au début des années 1990. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, cet ex-dirigeant du FIS clame son innocence et assure n’avoir participé à aucun acte terroriste durant les années 1990. Il affirme dans la même déclaration n’avoir fait que de «l’opposition politique à l’interruption du processus électoral». Il dit aussi avoir milité pour «le droit du peuple à choisir ses dirigeants en toute liberté et démocratie» et pour «la vérité sur tous les crimes commis en Algérie». Au crépuscule de sa vie, Anouar Haddam demande à bénéficier des dispositions de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationales promulguée en 2005 en ce sens qu’il n’a fait que de «l’opposition politique», «loin de toute violence». Il réclame l’application de l’article 13 de cette charte sur son cas de «réfugié politique». «Je n’ai pas participé à des massacres, ni commis des attentats à la bombe, ni tué des gens, ni participé à des actes terroristes dans des lieux publics, ni appelé à le faire», écrit-il dans sa déclaration par laquelle il demande «l’extinction des poursuites judiciaires» à son encontre, conformément aux dispositions de la charte qui prévoit «l’extinction des poursuites judiciaires à l’encontre des individus recherchés sur le territoire national ou à l’étranger, qui décident de se présenter volontairement devant les instances algériennes compétentes. Cette extinction des poursuites ne s’étend pas aux individus impliqués dans les massacres collectifs, les viols et les attentats à l’explosif dans les lieux publics». Il dit avoir formulé cette requête après le rejet par la justice américaine, en janvier dernier, de la demande d’extradition faite par la justice algérienne. Anouar Haddam tente ainsi de faire son «come-back» dans un contexte politique national marqué par un climat délétère et tendu entre l’opposition qui réclame une transition démocratique et un pouvoir qui refuse de parler de «crise». Cet ex-dirigeant au FIS dissous a eu à représenter son parti à la fameuse réunion de Rome, en janvier 1995, pour signer un «pacte» avec le FLN d’Abdelhamid Mehri et le FFS de Hocine Aït Ahmed et d’autres personnalités. Durant la même période, il s’est distingué par ses appels de soutien aux hordes criminelles des GIA. Il a notamment applaudi et même revendiqué publiquement l’attentat à la bombe au boulevard Amirouche, qui a fait 40 morts, le 31 janvier 1995. Exilé aux Etats-Unis depuis 1992, il y vit toujours. En janvier 2014, il a reconnu dans un article publié dans la revue américaine Voice of America que les islamistes ont bel et bien utilisé la violence et que, par ricochet, cette violence n’était pas l’œuvre de l’Etat et de son armée, comme lui-même et tant de partisans de la fumeuse thèse du «qui tue qui» ne cessaient de clamer depuis des années.
Rafik Meddour