Les Frères musulmans aux étrangers à partir d’Ankara : «Quittez l’Egypte ou nous vous tuerons !»
Les Frères musulmans égyptiens, qui ont trouvé refuge en Turquie après la chute du président Mohamed Morsi, en juillet 2012, et la dissolution de leur confrérie par les nouvelles autorités, viennent de lancer des menaces de mort à travers une chaîne de télévision dédiée à leur cause et émettant depuis Ankara. La chaîne porte le nom d’Al-Rabia, du nom de la fameuse mosquée Al-Rabia qui a vu les sanglants affrontements entre les partisans du président islamiste déchu et les forces de l’ordre, à l’issue des manifestations populaires du 30 juin 2012. Dans un message diffusé en boucle, un des animateurs de ce canal de propagande, lisant ce qui s’apparente à un communiqué de guerre, et parlant au nom d’un conglomérat d’organisations «révolutionnaires», appelle l’ensemble de ressortissants étrangers à quitter le territoire égyptien, en leur fixant un ultimatum jusqu’au 11 février prochain. Faute de quoi, «les récalcitrants» risquent des représailles. Dans le même «communiqué numéro 7», toutes les sociétés étrangères opérant en Egypte sont priées de quitter ce pays dans un délai de deux semaines pour «retirer leurs investissements et résilier leurs contrats». Les personnels diplomatiques, eux, sont priés de plier bagage, au plus tard le 28 février. Il est aussi demandé aux touristes étrangers désirant se rendre en Egypte durant cette période d’annuler leur voyage, «ils doivent savoir (qu’)ils ne sont pas les bienvenus en Egypte», lance encore le présentateur. En cinquième position : «Tous les gouvernements ayant apporté un soutien matériel, moral ou politique au coup d’Etat du 30 juin sont invités à cesser leur soutien à travers une déclaration officielle», sous peine de «représailles extrêmes» qui toucheraient leurs intérêts dans toute la région du Moyen-Orient. A la fin du communiqué, le porte-parole, usant d’un ton plus menaçant, clame qu’«aucune concession ne sera accordée à ceux qui se sont entraidés pour tuer les innocents, violer les femmes et piller les richesses du peuple». Ces menaces lancées en direct surviennent au lendemain d’un attentat particulièrement meurtrier qui a fait une trentaine de victimes, dont plusieurs soldats, dans le Sinaï. Le gouvernement égyptien a accusé les «résidus des Frères musulmans» d’alimenter la violence terroriste et de renforcer les rangs des groupes liés à Ançar Al-Charia qui infestent cette région du pays.
R. Mahmoudi