Les Algériens de France veulent créer une fédération «puissante»
Se sentant «orpheline» sur le plan organique, la communauté algérienne établie en France entend se déployer au sein d’une «puissante fédération» par l’entame d’un rassemblement le 15 février à Givors – salle Brassens –, en région lyonnaise. «Forte de millions d’individus dont le potentiel est d’une richesse reconnue et d’un apport enrichissant, la communauté algérienne éprouve, à l’instar des autres communautés qu’elle côtoie, le besoin de s’organiser afin d’être acteur de son destin et contribuer à réussir, d’abord et avant tout, son intégration et celle de ses enfants dans le pays d’accueil», lit-on dans un communiqué transmis à notre rédaction par un comité provisoire et signé conjointement par Bachir Ouazène et Abdelkader Raffed. Les signatures de l’appel font état d’une communauté représentant plus de 80% de l’émigration à l’étranger, «hélas !, vivant une situation particulière en éprouvant un double sentiment d’indifférence entre ses membres et d’abandon vis-à-vis de son pays d’origine. Cet état de fait contraste avec l’époque où la communauté a vécu dans une relation forte et organisée sous l’égide d’une même et unique structure appelée l’Amicale des Algériens en Europe (AAE)». Et d’ajouter : «Depuis la disparition de ce cadre (AAE, ndlr) dont l’existence n’a pas survécu à l’avènement du multipartisme, rien n’est venu maintenir ce lien qui constituait, qu’on le veuille ou non, un trait d’union et un cadre de rencontre et de solidarité et ce, en dépit de ses limites.» On peut lire aussi dans le communiqué que la composante (de l’immigration) a fortement changé, «et si elle rend illusoire la reproduction du même schéma organisationnel, notre initiative n’affecte nullement ce besoin pressent et récurrent de vouloir mettre en place une entité qui servirait de cadre référentiel à travers lequel la communauté puisse se retrouver, se reconnaître et agir». Les signataires de l’appel souhaitent «provoquer une prise de conscience et un sursaut salutaire de ses membres afin de se prendre en charge et mettre en place ce cadre fédérateur qui manque tant à la communauté algérienne de France». «A cet égard, l’actualité récente qui l’a mise, à son corps défendant, sous les feux de la rampe, sans qu’une voix autorisée ne s’élève pour s’exprimer en son nom, démontre combien ce vide et cette léthargie lui sont préjudiciables», conclut le communiqué.
Rafik B.