Le PDG de Sonatrach provoque la colère des habitants du Sud
Un regroupement des manifestants contre le gaz de schiste devant l’accès au principal forage d’Ahnet a failli tourner au vinaigre aujourd’hui, a-t-on appris d’une source sûre. Confrontés à un dispositif de sécurité impressionnant, les manifestants ont refusé de rebrousser chemin. Les forces de l’ordre ont même tenté un coup de force pour les dissuader à renoncer à leur action devant ce forage. Le groupe de protestataires qui tient quotidiennement un sit-in permanent devant le siège de la daïra d’In Salah a décidé de constituer un mur humain devant l’accès au principal forage d’Ahnet pour dénoncer les propos du PDG de Sonatrach, Saïd Sahnoun, qui a assuré que les forages ne vont pas être arrêtés et que l’exploitation du gaz de schiste, bien qu’elle n’est pas à l’ordre du jour, interviendra à moyen et long termes. Après d’âpres négociations, les forces de l’ordre, fortement déployées tout au long du site en question, ont fini par céder le passage. Les manifestants ont envisagé cette action dimanche soir après avoir pris connaissance des déclarations du PDG de ce groupe public. Une tension règne en ville, où des magasins ont d’ailleurs baissé rideau, a ajouté notre source selon laquelle les manifestants refusent de «tomber dans le piège de l’affrontement» avec les services de sécurité. Les protestations contre le gaz de schiste reprennent ainsi de plus belle à In Salah. Des manifestations qui perdurent depuis le 31 décembre dernier. A Ouargla, la police tente de déloger les manifestants qui tiennent un sit-in permanent au centre-ville depuis une dizaine de jours pour se solidariser avec le combat de la population d’In Salah. Là aussi, la situation a failli dégénérer n’étaient la vigilance et le sang-froid des protestataires, a précisé notre source. La dernière sortie médiatique du PDG de Sonatrach semble ainsi provoquer la colère des militants anti-gaz de schiste au sud du pays. De nouvelles actions peuvent être lancées dans d’autres villes du Grand Sud, a indiqué notre source. Le climat est de nouveau tendu, après une brève accalmie due aux assurances faites par le Premier ministre sur la non-exploitation, pour le moment, de ce gaz non conventionnel.
Rafik Meddour