Islamophobie en France : Sellal rassure la communauté algérienne
La communauté algérienne en France, victime ces dernières semaines d’actes racistes et islamophobes de rare intensité, ne devrait plus se sentir «abandonnée» par les autorités de son pays d’origine. L’Algérie compte prendre des mesures fermes et efficaces à l’endroit de notre émigration, malmenée, faut-il le souligner, par les médias et les officiels depuis les attentats contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Alger semble signifier à Paris que nos ressortissants établis dans l’Hexagone sont loin d’être des apatrides, sans protection, et c’est par la voix du Premier ministre, Sellal, que des assurances dans ce sens sont données à notre émigration. «L'action en direction de la communauté algérienne établie à l'étranger a été intensifiée pour assurer la protection des intérêts de notre communauté et le resserrement des liens de celle-ci avec la patrie», a indiqué Sellal dans un entretien accordé à la revue Salama paraissant à Paris. Et de demander aux pays d’Europe abritant des ressortissants algériens de faire «le distinguo entre le terrorisme et l'islam, et le terrorisme et l'émigration». C’est la première fois depuis l’attentat qu’un officiel algérien de ce rang s’exprime avec des propos de telle assurance. Certains milieux font état de la «colère» d’Alger qui aurait actionné des canaux pour amener les autorités françaises à laisser nos émigrés vivre en paix. Par le biais de quel canal l’Algérie a-t-elle interpellé la France pour que cette guerre aux relents racistes et islamophobes visant les Algériens de France cesse ? Selon une source proche du mouvement associatif, l’ambassade d’Algérie à Paris ainsi que les consulats auraient été «briefés» pour prendre en charge les doléances de nos ressortissants. «Bien que nos représentations consulaires brillent en général par leur légendaire inertie, nous avons constaté qu’il y a un léger mieux dans l’assistance des Algériens de France. Surtout pour ce qui est de ce cauchemar d’ordre raciste que nous subissons actuellement», témoigne Abdenour, un père de famille de 50 ans résidant à Asnières, près de Paris. On évoque, par ailleurs, la mobilisation H24 du consul d’Algérie à Nice, et ce, depuis la convocation par la police d’un enfant d’origine algérienne de 8 ans, épinglé pour «apologie du terrorisme». D’aucuns s’attendent de la part des autorités françaises «à moins d’animosité» vis-à-vis des Algériens et du culte musulman, évoquant les nombreux intérêts que détient la France en Algérie dans divers secteurs, comme les hydrocarbures, le secteur bancaire, la gestion déléguée des eaux et la gestion de l’aéroport d’Alger.
Rafik Bahri