Assistanat fatal
Par Meriem Sassi – Une revue de la presse nationale cette semaine nous apporte encore une fois un lot de revendications multiples et diverses dans beaucoup de secteurs. Un focus sur le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur nous révèle, par exemple, que les syndicats affiliés à la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE) appelle, notamment «à la promotion systématique des personnels et travailleurs du secteur de l'éducation durant leur carrière professionnelle», alors que des étudiants de Tizi Ouzou remettent en cause, pour leur part, encore une fois, le système LMD et réclament, en définitive, d’obtenir leur diplôme malgré une liste de modules non obtenus durant trois ans dans le cadre du cursus de la licence. Des pressions sont exercées, donc, de la part des premiers et des seconds pour passer outre la réglementation et obtenir par le recours galvaudé à la grève, pour les premiers une promotion automatique, sans formation selon les déclarations de la ministre de l’Education, et pour les seconds un diplôme sans obtenir tous les examens prévus dans le cursus. Des attitudes négatives qui ne sont malheureusement pas isolées ou rares et qui sont clairement le résultat de la politique d’assistanat pratiquée par les pouvoirs publics qui encouragent par leur laxisme et leur manque de crédibilité et de représentativité, le moindre effort et la revendication pour un oui ou pour un non. Cette politique est notamment illustrée par le système de crédit à la création d’entreprises Ansej qui n’a apporté pour la majorité des jeunes que le sentiment d’impunité et de droit à la rente, sans leur apprendre, comme cela a été pensé initialement, à se prendre en charge et à adopter l’esprit entrepreneurial. Une réalité amère qui gangrène toute la société et n’encourage pas l’émergence d’une élite capable de prendre en charge les destinées du pays en comptant d’abord sur ses compétences.
M. S.
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