La Valls à deux temps : antisémitisme musulman et islamo-fascisme

Voilà que la profanation du cimetière juif de la Sarre-Union s’avère être l’œuvre de cinq adolescents originaires de la région et non pas celle d’«islamo-fascistes» comme il a dit lui, à la hâte, sans être sous influence ! Mais seulement par excès de certitude sur l’origine des auteurs et sur leur motivation devant cet acte obscène. Le magistrat chargé de l’affaire était, quant à lui, bel et bien sous influence ! Bien évidemment, celle de la loi et des procédures légales pour la faire appliquer : «Pour l'instant, le seul dont l'audition m'ait été transmise se défend de tout antisémitisme et qu’ils se seraient rendu compte que les tombes étaient juives seulement au moment de les saccager, ils croyaient même que le cimetière était abandonné.» Sans toutefois prendre ceci comme argent comptant, toujours sous influence de la loi ! En précisant que l'enquête devrait «étayer ou contrecarrer» leur version. L’enquête pour apporter la preuve pour l’homme de droit et l’excès dans la certitude pour l’homme de gauche ! Mais quelle est donc la visée de l’influence dont nous parle Monsieur Roland Dumas ? Il n’a pas pipé mot à ce sujet ! Peut-être par pudeur, peut-être par honte pour la République, dont il a été un moment de sa vie chargé de la représenter dans les relations qu’elle entretienne avec les autres peuples. Monsieur Jean-Jacques Bourdin en a pris plein la gueule pour son grade, celui d’être droit dans son métier : «J'aime mon métier. Faire dire à mes interlocuteurs ce qu'ils pensent vraiment, la recherche de la vérité contre toutes les langues de bois.» Il est bien tombé, tiens ! N’est-ce pas Monsieur Roland Dumas qui a balancé à la face du monde, par-delà toute forme de langue de bois, que l’attaque contre la Libye, un pays souverain, par les forces de l’Otan et l’assassinat de son président étaient planifiés bien avant la mise en scène du plus terrifiant des masques d’horreur qu’était «le printemps arabe» ? La Valls à deux temps était bien rodée pour être exécutée. Tous les moyens étaient réunis : les spectateurs, bien chauffés par les acteurs du consensus, ces faiseurs d’opinion transmués en soldats de l’apocalypse, que Charlie et Copenhague, dans un laps de temps, quelle aubaine, vont pouvoir leur apporter l’accoutrement de circonstance pour permettre au spectacle de se rehausser de la danse de la psychose islamophobe en cauchemar nazi. On passe de l’antisémitisme des musulmans à l’islamo-fascisme sans transition, dans la certitude et la précipitation. Sans influence ni visée islamophobe outrée. Dans ce registre, n’est pas islamophobe qui veut : trois étudiants musulmans assassinés froidement sur un campus américain, une musulmane enceinte de cinq mois violemment agressée par une autre femme non musulmane du seul fait qu’elle portait un voile, plus d’une centaine de lieux de culte et de lieux culturels musulmans profanés depuis Charlie en France, n’ont ému ni soldats de l’apocalypse, ni spectateurs sous influence, ni faire vaciller l’archer du violoniste pour déstabiliser le chef d’orchestre ! En tout cas, l’énigme soulevée par Monsieur Roland Dumas reste entière, on ne saura peut-être jamais quelle était cette visée de l’influence à laquelle faisait allusion «la vieillesse naufragée» du plus affuté de la diplomatie de la République. A moins que l’instruction du dossier par le CSA ne finisse sur le bureau d’un juge et que la vieillesse naufragée ne se mette à se délecter de la langue du veau, régalant de sa générosité tous les amateurs de la non-langue de bois et en premier M. Jean-Jacques Bourdin !
Youcef Benzatat
 

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