Louisa Hanoune regrette d’avoir servi de lièvre à Bouteflika
Dans une interview accordée à nos confrères d’El Watan, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a clairement affiché son mécontentement vis-vis de la politique menée, jusqu’à maintenant, par le président de la République, en indiquant que ce dernier n’a pas tenu ses engagements. «Concernant la réforme politique, jusque-là il ne les a pas tenus. C’est clair. Et nous disons qu’il doit les tenir. Cela s’appelle le respect du mandat», a-t-elle affirmé. Pour la SG du PT, le président Bouteflika s’est engagé à introduire des réformes politiques de «fond» après les élections. Chose qui n’a pas encore eu lieu, selon elle. «Cette réforme politique n’est pas encore soumise aux Algériennes et aux Algériens, pourtant, c’est une urgence. Parce que nous sommes en train de constater le délitement de l’Etat algérien à cause de la jonction violente entre les institutions de la République et les nouveaux riches», a-t-elle attesté. Elle n’y va pas de main morte quand elle décrit le pouvoir en place comme étant un régime hermaphrodite, qui n’a ni queue ni tête. «Un régime présidentiel sous-entend un vrai contrôle, un vrai Parlement, un équilibre entre les pouvoirs. Chez nous, il y a une confusion totale entre les prérogatives. Nous n’avons pas de Parlement, c’est une chambre d’enregistrement, et encore. Nous n’avons pas de gouvernement homogène et la justice est aux ordres», a-t-elle assené. Elle décrit le gouvernement actuel comme étant un «gouvernement de copains», où les ministres sont nommés par le Président et n’obéissent pas à un régime parlementaire, faisant savoir que «des individus ou quelques hommes d’affaires qui n’ont rien avoir avec les institutions de l’Etat considèrent qu’ils ont leur mot à dire et que c’est à eux que revient le droit de sélectionner les ministres. Pourquoi le Président tolère-t-il cela ?» Louisa Hanoune n’a pas pu donner de réponse.
Mohamed El-Ghazi