Remords
Par Meriem Sassi – La récente sortie médiatique de Louisa Hanoune relance le débat politique sur la démocratisation du pays et la libération de la parole de l’initiative politique pour redonner au peuple ses droits entiers et légitimes. La première responsable du Parti des travailleurs qui a pourtant soutenu le Président pour son fatidique quatrième mandat semble subitement découvrir que les belles promesses n’ont pas été tenues et que «le système du parti unique (…) est toujours en place». Pour Louisa Hanoune visiblement désenchantée, le mal est de plus en plus profond et les plaies s’accumulent au détriment du peuple et aux dépens des richesses du pays accaparées par des clans mafieux qui prospèrent à l’ombre du pouvoir politique, consolidé par le quatrième mandat et renforcé par l’incapacité de Bouteflika à gérer les affaires du pays. «Les institutions sont obsolètes, gangrenées par la corruption, les détournements de fonds et biens publics sont une menace de la mafia. Tous les nouveaux riches qu’on voit autour de nous ont fait leur beurre à la faveur du système du parti unique et, après, ils ont profité des privatisations, du plan d’ajustement structurel et même du terrorisme.» Des vérités que Hanoune assène en rappelant que «pendant que les Algériennes et les Algériens mouraient, que l’Etat concentrait son action dans la lutte contre le terrorisme, certains ont amassé des fortunes colossales avec la politique de bazardisation de l’économie et des soutiens à l’intérieur des institutions». Hanoune, qui constate «le délitement de l’Etat algérien à cause de la jonction violente entre les institutions de la République et les nouveaux riches», appelle le Président à respecter ses engagements politiques. Un appel qui restera certainement sans écho, tant il est évident que les tenants du pouvoir politique et économique ont scellé un deal où il n’y a aucune place pour la parole libre et la démocratie. A moins d’un miracle.
M. S.
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