Le gaspillage continue
Par Kamel Moulfi – La baisse des prix du pétrole et la forte diminution des recettes extérieures qui en découle ont fini par inquiéter sérieusement le pouvoir et le poussent, au plan interne, à abandonner le discours rassurant et démobilisateur, et, surtout, au plan international, à bouger pour amener les pays exportateurs à intervenir et agir sur le niveau de production afin de corriger les déséquilibres, faire remonter les cours et défendre leurs revenus. Certes, le prix du brent a légèrement augmenté ces jours-ci après la chute de 50% opérée brutalement au cours du deuxième semestre 2014. Il semble se stabiliser autour de 60 dollars, loin du seuil d’alarme des 40 dollars qu’il a atteint à un moment. Cela contredit l’hypothèse selon laquelle la pression baissière sur les prix pourrait s'accentuer au cours du premier semestre de 2015. Toutefois, personne parmi les analystes et experts ne s’est prononcé encore avec certitude sur la tendance dans les mois qui viennent. Les plus pessimistes pensent que la situation du marché pétrolier va s'aggraver et c’est sans doute cet avis qui explique le regain d’activité diplomatique de l’Algérie sur le front pétrolier. Jusqu’à ces derniers jours, les fluctuations sur les marchés pétroliers n’avaient jamais réussi à impressionner les autorités algériennes. Mais il devient de plus en plus évident que le pétrole est utilisé comme arme politique. «Elle vise à recoloniser notre pays, anéantir notre souveraineté et notre révolution en faisant s'effondrer notre économie», avait expliqué le président du Venezuela, Nicolas Maduro. Ce n’est pas le seul pays visé par la casse systématique des prix du brut à laquelle s’est attelée l’Arabie Saoudite, pour le compte des Etats-Unis. Il y a également, on le sait, la Russie et l’Iran. L’Algérie serait touchée collatéralement si la tendance à la baisse n’est pas enrayée. Dans le cas de notre pays, l’impact est aggravé par le gaspillage monstre des ressources financières. La capacité de résistance qui s’appuie sur les réserves de change risque d’atteindre rapidement ses limites. Il faut espérer que l’alerte lancée par le pouvoir ne soit pas tardive.
K. M.
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