Limogeage en catimini du président-directeur général de la SNVI
Alors que l’on parle de relancer le secteur économique dans le cadre de la promotion de la production nationale, l’Entreprise nationale des véhicules industriels (SNVI) a connu un énième changement à la tête de sa direction. Ainsi, Malek Salah, PDG de l’entreprise publique Ferrovial d’Annaba, a remplacé en toute discrétion, il y a une dizaine de jours sur décision de Abdesselam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, Hamoud Tazerouti qui présidait aux destinées de la SNVI depuis 2012 en remplacement de Mokhtar Chahboub, lui-même soumis pendant des années au chantage et aux menaces récurrentes de limogeage avant que la sentence ne tombe en définitive le 29 janvier 2012. Il est à se demander comment, dans ces conditions d’instabilité et de manque de rigueur économique, les gestionnaires des entreprises nationales soumis au diktat de leur tutelle et à leur bon vouloir peuvent-ils progresser et améliorer leur management dans un environnement de suspicions et de craintes pour leurs postes. L’instabilité des dirigeants qui sont considérés comme de simples fonctionnaires, et les interférences avec lesquelles ils doivent composer pour gérer leurs entreprises ne collent pas du tout avec la volonté affichée au plan politique de relancer l’industrie et de lui ouvrir les voies pour reconquérir le marché national et s’ouvrir vers l’export. C’est d’autant plus dramatique que les nominations répondent à des considérations personnelles ou partisanes et ne prennent pas du tout en compte l’intérêt des équipes dirigeantes des entreprises et celui des travailleurs qui constatent impuissants la valse des PDG. Dans le cas de la SNVI, la situation devient critique d’autant que, d’une part, on décapite sa direction et, de l’autre, on lui accorde via une convention avec un consortium bancaire mené par la Banque nationale d’Algérie (BNA) un crédit de près de 92 milliards de dinars pour le financement du plan de développement portant sur un programme d'investissement et de formation ainsi que la mise en œuvre de partenariats ciblés avec des leaders mondiaux, notamment les constructeurs allemand Mercedes-Benz et français Renault. De grands objectifs qui ne peuvent se réaliser si le ministère continue à faire dans l’injonction et le parachutage de responsables en faisant fi des intérêts économiques.
Meriem Sassi