Où ira l’austérité ?
Par Kamel Moulfi – Sur quels secteurs d’activité du pays tomberont les mesures d’austérité inévitables, annoncées par le pouvoir ? La réduction des dépenses publiques entraînée par la baisse des ressources financières dues à la chute des prix du pétrole a été évoquée à plusieurs reprises de sources officielles. Mais s’agissant du choix des secteurs à sacrifier, c’est plutôt la discrétion. Le gouvernement cherche à rassurer d’abord en mettant l’accent sur le maintien des dépenses sociales «traditionnelles», autrement dit: l’Etat ne touchera pas aux subventions pour le soutien des prix des produits alimentaires de première nécessité ni aux budgets de l’éducation et de la santé, et poursuivra le programme de construction de logements sociaux destinés à éradiquer les bidonvilles et à offrir un toit aux mal-logés. Pour le reste, en particulier les grands projets budgétivores, c’est encore le flou. Par contre, on laisse entendre que les ambitions affichées par le gouvernement de mettre le métro et le tramway dans presque toutes les villes importantes pourraient être revues à la baisse. Ce serait le plus mauvais choix au moment où le développement des transports collectifs apparaît comme une nécessité des plus urgentes en milieu urbain et dans les déplacements sur le territoire national. Le métro et le tramway, dans le tissu urbain, sur de courtes distances encore, restent surtout le privilège de la capitale et de deux ou trois autres villes. Le réseau ferroviaire a été carrément négligé au profit de la route, en premier lieu l’autoroute Est-Ouest, c'est-à-dire au profit du tout véhicule et du carburant qui fait rouler les voitures. Or, les problèmes posés par la circulation automobile, aussi bien à l’intérieur des agglomérations urbaines ou dans leurs périphéries, que sur les grands axes d’une ville à l’autre, sont devenus inextricables, et provoquent, dans certaines situations particulières, la paralysie totale. Le gouvernement ne devrait pas toucher aux projets de développement des transports collectifs. Il y a beaucoup à économiser en supprimant les dépenses inutiles faciles à dénicher.
K. M.
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