Rejet du gaz de schiste en Algérie : José Bové apporte son soutien
L'eurodéputé, ancien syndicaliste et militant altermondialiste José Bové intervient dans le débat sur le gaz de schiste en Algérie en s’attaquant au groupe français Total qui «songe à exploiter le gaz de schiste dans le désert». Bové qualifie dans un article publié sur sa page Facebook le groupe pétrolier français d’entreprise «criminelle» qui devra «répondre de ses crimes devant un tribunal environnemental international». Pour le militant français, «les manifestations contre l'exploration du gaz de schiste en Algérie ne mollissent pas, bien au contraire ! Elles sont de plus en plus nombreuses. Elles doivent être soutenues par l'ensemble des habitants de la planète et en particulier par nous, qui habitons de l'autre côté de la Méditerranée, et qui sommes leurs voisins». Il fera remarquer que «moins de dix mois avant la conférence sur le réchauffement climatique qui se déroulera à Paris, ces Algériennes et ces Algériens qui disent non aux gaz-euros font naître l'espoir. Les gens se redressent. C'est une nouvelle donne que les chefs d'Etat qui se réuniront à Paris en décembre 2015 doivent sérieusement prendre en considération». José Bové souligne que «Total pensait pouvoir s'épanouir dans un pays du Maghreb sous la protection d'un système politique corrompu et répressif. Elle en est pour ses frais. Total, grâce à son arrogance et à son cynisme, a soulevé la colère de dizaines de milliers d'Algériennes et d'Algériens en qui je me reconnais». Il estime que «Total doit immédiatement interrompre ces recherches dans cette région et laisser les gens tranquilles». Il fera remarquer que «les mobilisations en France ont contraint le gouvernement de l'époque à faire voter une loi contre la fracturation hydraulique. C'était une superbe victoire qui a surpris tout le monde par sa rapidité et par le fait que parmi les opposants, se retrouvaient côte à côte des citoyens d'horizons politiques très différents. La défense de l'eau brisait les carcans politiques classiques qui imposent un monde binaire, droit/gauche, noir/blanc. La Pologne était soi-disant le nouvel Eldorado pour les multinationales des hydrocarbures qui sont arrivés à Varsovie dans les bagages d'Obama en 2008. Depuis, les paysans et les citoyens se sont mobilisés. Certains, que j'ai rencontrés à plusieurs reprises dans l'est, à la frontière avec l'Ukraine, se sont relayés pendant des mois, jour et nuit, pour empêcher les camions vibreurs d'entrer dans leur champ. Leur détermination a fini par arracher le morceau et les multinationales ont quitté les lieux en catimini. Ces mêmes multinationales sont allées explorer le terrain en Roumanie d'où elles ont également été chassées par des milliers de manifestants déterminés. Chevron a annoncé, le plus discrètement possible, son départ il y a quelques jours seulement de ce pays». Pour Bové, «sur cette planète, les gens refusent le gaz de schiste. Nombreux sont ceux qui se dressent, gagnent et leurs victoires font boule de neige. Ces manifestations sont le signe de l'émergence d'une conscience écologique mondiale qui place les ressources naturelles, la qualité de la vie, la beauté des paysages au-dessus des profits».
Meriem Sassi