Absurde !
Par Kamel Moulfi – Dans l’affaire du gaz de schiste, on nage en plein dans la situation absurde créée par les arguments des «experts» sollicités par le gouvernement pour nous faire avaler des couleuvres. Prenons la question de l’eau qui est menacée par la fracturation hydraulique à cause de l’exploitation outrancière des ressources et de la pollution des nappes par les produits chimiques utilisés par cette technique. Pour la pollution, l’argument des pro-gaz de schiste est du style «c’est une chèvre même si elle vole». Ils sont les seuls à persister dans cette attitude en répétant qu’«il n’y a aucun risque». Quant à la ressource elle-même, il y en a à gogo au Sahara, pensent-ils, le chiffre le plus souvent avancé est celui, impressionnant, de 60 000 milliards de mètres cubes, et certains spécialistes disent que ces réserves ne sont pas si fossiles qu’on nous le rabâche. C’est là où niche l’absurdité des «experts». Un véritable patrimoine soumis au risque de perdre toute sa valeur par les activités liées au gaz de schiste. Ils disent : des milliers de milliards de mètres cubes, et on n’en utilise que quelques milliers pour la fracturation hydraulique, sous-entendu «à bon s’en soucier ?» Seulement, et c’est la raison de l’opposition irréductible manifestée contre cette technique, la contamination par les produits chimiques compromettra la ressource. Alors, simple question de bons sens : pourquoi s'acharner à puiser de l'eau dans le sous-sol pour fracturer la roche et extraire du gaz de schiste alors que cette richesse hydrique pourrait servir à faire d'In Salah un Eden à l'image de la Californie ? Pourquoi cette eau ne serait-elle pas utilisée pour garantir à l'Algérie –notamment aux générations futures – une richesse intarissable et pérenne : l'agriculture ! La sécurité alimentaire est un défi prioritaire par rapport à la fiction de la sécurité énergétique. Une fiction, parce que la combinaison des solutions alternatives – énergies renouvelables, économie d’énergie, efficacité énergétique, bonne utilisation des recettes extérieures tirées de la vente des hydrocarbures, sortie de la dépendance des hydrocarbures – nous épargne l’aventure du gaz de schiste. Alors, cap vers l’agriculture saharienne et oublions le gaz de schiste !
K. M.
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