Schiste : «Le débit du puits d’In Salah dépasse le potentiel américain»
Le premier puits foré par Sonatrach à In Salah a donné des résultats supérieurs à ceux des puits américains, a indiqué aujourd’hui Abdelmadjid Attar, expert pétrolier et ancien PDG du Groupe Sonatrach. Selon l’expert, qui s’exprimait lors du débat qui a eu lieu en marge d’une conférence qu’il a animée à Alger, à l’occasion du Salon international des fournisseurs de produits pétroliers et gaziers, «le premier forage expérimental a permis de produire, suite à l’utilisation de la fracturation hydraulique, du gaz avec un débit de 35 000 m3 par jour et une pression dynamique importante, ce qui est trois à quatre fois supérieur au potentiel avéré des forages américains». Abdelmadjid Attar, qui dit ignorer si «le deuxième puits programmé par Sonatrach a été fracturé ou pas», et si le troisième forage sera entamé ou non au vu de la situation actuelle, en référence à l’hostilité vis-à-vis de l’exploration du gaz de schiste, se dit «optimiste quant au potentiel algérien des roches mères» renfermant le gaz de schiste dans notre pays. Concernant l’exportation du gaz vers l’Europe et des chances de l’Algérie de renforcer sa position de fournisseur privilégié de l’Europe, Attar a contredit, lors du débat, Francis Perrin, l’expert français – qui a préconisé que l’Algérie devrait tenter de négocier avec l’Union européenne pour profiter de la crise ukrainienne – en affirmant que «l’Algérie a besoin de tout son gaz» et devrait se soucier avant tour de sa «sécurité énergétique» tout en mettant le cap sur la diversification de son économie. «Nous n’avons pas à chercher à remplacer la Russie, car nos réserves ne nous permettront pas de le faire sur le long terme», souligne l’ancien PDG de Sonatrach. Pour Attar, l’Algérie n’a pas à intensifier ses exportations d’hydrocarbures vers l’Europe et devrait plutôt, au vu de la hausse de sa consommation interne, se concentrer sur l’augmentation de son potentiel de production d’hydrocarbures et à réfléchir sur le long terme à son propre devenir énergétique, cette question étant devenue, selon Attar, la préoccupation de tous les pays en perspective d’un avenir énergétique incertain en 2030.
Meriem Sassi