Enième fiasco de la diplomatie marocaine : l’Algérie remporte la bataille de Tripoli
La tentative du Maroc de supplanter l’Algérie sur les dossiers malien et libyen a lamentablement échoué. Alors que le royaume actionnait sa diplomatie pour abriter cette semaine une réunion de pourparlers entre certaines parties libyennes, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (UNSMIL) vient d’annoncer qu'une réunion de représentants de dirigeants et militants politiques libyens se tiendra la semaine prochaine en Algérie dans le cadre du processus de dialogue en Libye. Après cette rencontre, a indiqué la mission sur son site internet, une autre réunion se tiendra à Bruxelles et regroupera des représentants de municipalités libyennes dans le cadre du processus du dialogue interlibyen. Après avoir réussi à parrainer avec succès un accord entre les parties maliennes en conflit, un succès salué par toutes les capitales du monde, l’Algérie s’apprête donc à accueillir une réunion des parties libyennes la semaine prochaine en Algérie, ce qui constitue un second revers pour le royaume du Maroc qui tentait à jouer un rôle de leader régional au détriment de l’Algérie, pourtant le pays le mieux placé pour assumer ce rôle étant donné le voisinage immédiat avec le Mali et la Libye. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait émis le vœu, dimanche dernier à l'occasion du paraphe à Alger de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, que cela devrait être une «source d'inspiration» pour la recherche de «solutions durables» de paix en Libye. Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté que l'Algérie était «mobilisée» pour apporter sa contribution en «empruntant la voie de la réconciliation, de la paix et de la stabilité». Hier, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a estimé que la tenue dans les prochains jours du dialogue interlibyen à Alger est un «pas extrêmement important» vers la résolution de la crise dans ce pays. «Le fait que toutes les parties libyennes acceptent d’aller vers le dialogue est un pas extrêmement important», a estimé le ministre délégué sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Il a précisé que la rencontre va réunir «tous les leaders politiques et les chefs des partis politiques reconnus en Libye». Il révélera que durant ces derniers mois, l’Algérie a reçu «dans la discrétion la plus totale, plus de 200 acteurs libyens», ajoutant qu’«il y a eu des rencontres à Alger entre des ailes opposées, des rencontres secrètes qui parfois ont abouti à des accords signés entre les parties, et nous continuons à nous investir dans ce dossier». En crise depuis la chute en 2011 de l'ancien régime, la Libye est dirigée par deux Parlements parallèles et deux gouvernements rivaux, l'un proche de la coalition des milices Fajr Libya, qui contrôle la capitale, Tripoli, et l'autre reconnu par la communauté internationale.
Meriem Sassi