Violence contre les femmes : Louh «vainc» les islamistes
Le projet de loi criminalisant la violence contre les femmes a été adopté aujourd'hui jeudi par l’Assemblée populaire nationale (APN). Vivement critiqué et rejeté par les islamistes de l’Alliance pour l’Algérie verte (AAV), ce projet de loi a été voté à la majorité écrasante que représentent les députés des autres formations politiques (FLN, RND, FFS, PT et Indépendants). Dans une déclaration faite par son groupe parlementaire, le FFS explique pourquoi il a voté pour cette loi : «Malgré les insuffisances qu’il présente, le projet de loi relatif à l’amendement du Code pénal est venu pour criminaliser la violence contre les femmes.» «Etant contre toute forme de violence, notamment celle qui touche les femmes, les parlementaires du FFS ont voté en faveur du projet de loi. Ce dernier permet à la femme de se défendre contre des formes de violence qui s’exercent sur elle», a indiqué le chef du groupe parlementaire Chafaâ Bouaïche. Lors du débat houleux de mercredi, les députés du FFS ont plaidé en faveur d’une prise en charge effective de ce phénomène qui gangrène la société algérienne. Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui a répondu énergiquement aux attaques des islamistes et qui a défendu ardemment ce texte de loi, sort ainsi gagnant de cette bataille. Remerciant les parlementaires d’avoir fait passer ce projet de loi, Tayeb Louh a beaucoup insisté sur l’évolution que permettra ce nouveau dispositif juridique dans la protection de la femme et de la cellule familiale en général. Réfutant les attaques des députés islamistes qui ont accusé le gouvernement d’avoir élaboré cette loi sous la pression des puissances occidentales, Tayeb Louh a souligné que ce projet de loi amendant et complétant l'ordonnance 66-156 portant Code pénal tient compte des spécificités de la société algérienne. Le ministre de la Justice a martelé devant les députés que «ne pas prendre les mesures nécessaires pour stopper la violence faite aux femmes est contraire aux préceptes de la Charia qui protège la femme et préserve sa dignité». Parmi les articles contestés par les islamistes, celui qui prévoit de punir l'époux qui usurpe l'argent de sa femme. Tayeb Louh a soutenu que la loi était compatible avec la religion musulmane qui consacre «le principe d'indépendance financière de l'épouse. Aussi, l’époux qui abandonne sans raison valable son épouse est passible de lourdes sanctions, qu’elle soit enceinte ou pas».
Rafik Meddour