Le CSA sionisé
Par Kamel Moulfi – La liberté d'expression à la française a maintenant sa version Manuel Valls, du nom du Premier ministre par lequel est arrivée la mise en demeure que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adressée à RMC et BFM TV après une interview de l'ex-ministre des Affaires étrangères Roland Dumas par le journaliste Jean-Jacques Bourdin. Le «crime» des deux médias : dans l'entretien, Roland Dumas a dit tout haut ce que nombre de connaisseurs de la politique française pensent déjà. Il a saisi la balle au bond après la question courageuse de Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait si Manuel Valls était «sous influence juive», comprendre sioniste. Roland Dumas a répondu le plus normalement du monde ce que l'on savait : le Premier ministre l'était «probablement», évoquant, sans la nommer, l'épouse de Manuel Valls, depuis 2010, Anne Gravoin. C'est la vérité. Oui, sans «l'influence juive» de son épouse, Manuel Valls arborerait encore fièrement le keffieh palestinien. En 2006, maire d'Evry et député PS, il recevait Leïla Shahid et prononçait un discours à relire en écarquillant les yeux : «Il faut qu'Israël respecte les résolutions de l'ONU. Pour cela, le rapport des forces est indispensable et donc, oui, il faut amener les parlements et les gouvernements à suspendre l'accord d'association Union européenne-Israël, ce qui aurait effectivement un écho énorme en Israël et en Palestine. Oui, chers amis, oui, Leïla, nous devons faire la démonstration de notre volonté inébranlable pour que le peuple palestinien, à travers notre mobilisation, retrouve le chemin de l'histoire.» Dans une vie antérieure à 2010, Manuel Valls a été vice-président du groupe d'études sur les territoires palestiniens à l'Assemblée nationale française. Il a travaillé avec l'association Evry Palestine et jumelé sa ville avec le «camp martyrisé» de Khan Younis à Ghaza. Après avoir épousé Anne Gravoin, Manuel Valls a démontré qu'il pouvait être de la plus grande duplicité en se soumettant à «l'influence juive» et en s'alignant sur les positions sionistes. Est-ce un crime pour un homme politique comme Roland Dumas, vrai socialiste, de dire cette vérité et pour le journaliste Jean-Jacques Bourdin de faire son métier ? Sous le régime de la liberté d'expression mode Valls, oui ; cette liberté s'arrête aux frontières d'Israël. Du moins, aux yeux du CSA qui se comporte, dans ce cas, comme un Conseil sioniste de l'audiovisuel.
K. M.
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