Salaires : pas d’écart discriminatoire entre les deux sexes en Algérie
Une enquête de l’Office national des statistiques (ONS) confirme l’inexistence d’écart salarial discriminatoire entre les deux sexes en Algérie, contrairement à la règle écrite en Occident où la femme perçoit automatiquement une rémunération inférieure à l’homme pour le même poste et la même tâche de travail. «En Algérie, le salaire moyen mensuel des femmes était relativement plus élevé par rapport à celui des hommes en 2011, pour une raison de qualification», est-il indiqué dans cette enquête rendue publique aujourd’hui samedi, la veille de la Journée mondiale de la femme qui correspond au 8 mars de chaque année. L’ONS a travaillé notamment sur la base des dépenses de consommation et du niveau de vie des ménages en 2011. «44,4% des salariés de sexe féminin avaient un niveau universitaire, contre 10,70% seulement pour les salariés masculins. Cette différence de structure par niveau d'instruction entre les deux sexes fait que le salaire moyen chez les femmes est relativement plus élevé», a expliqué l’ONS selon lequel «le niveau des salaires augmente sensiblement avec l'âge du salarié. Ceci est beaucoup plus lié au fait que les salariés d'un âge avancé disposent d'une plus grande expérience et accès à des postes de responsabilité». Un point positif et un acquis à préserver pour les femmes algériennes. Car en Europe par exemple, les salaires entre les hommes et les femmes ont un écart qui s’élevait à 16,4% en 2013, selon des chiffres publiés jeudi par l'Office européen de statistiques (Eurostat). Cet écart était encore plus élevé dans certains pays en 2013. En Autriche, il était de 23%, en République tchèque de 22,1% et en Allemagne de 21,6%. La France se situe dans le milieu du classement avec un écart de 15,2%, tout autant que la Suède qui assure pourtant tout le confort possible pour la femme salariée. Si sur le plan salarial, les Algériennes peuvent se targuer d’être mieux loties, pour de nombreux autres droits, elles restent loin derrière les Européennes, notamment en ce qui concerne la décision de mariage et de divorce et la protection contre la violence conjugale. Des avancées ont été enregistrées sur ce plan-là avec notamment des réaménagements opérés dans le Code de la famille et les sanctions prévues dans la nouvelle loi pour la protection de la femme. Mais beaucoup reste à faire pour que la femme soit l'égale de l’homme.
Sonia Baker