Scandales liés à l’attribution des marchés : règlements de comptes au ministère de la Culture ?
A un mois du lancement de l’Année de la culture arabe à Constantine, le ministère de la Culture bout. Non pas pour tenter de rattraper le retard pris dans l’organisation de cet événement, mais à cause de la répartition de la rente qui en découle. Il y a quelques jours, des entrepreneurs de l’ouest du pays ont organisé un rassemblement à Alger pour réclamer leur dû détenu auprès du ministère de la Culture suite aux différents travaux de restauration effectués à Tlemcen. Ces entrepreneurs ne comprennent pas comment le département de Mme Nadia Labidi a pu solliciter des sociétés pour la même opération à Constantine, alors que le ministère n’a, à ce jour, pas honoré des factures datant de plusieurs années. Dans les coulisses du Palais de la culture et néanmoins siège du ministère, haut perché sur le plateau des Annassers, la divulgation de documents mettant en avant le pillage de l’argent du contribuable par des moyens détournés est sur toutes les langues. Des sources proches d’un journal arabophone qui a révélé les milliards payés à certaines maisons d’édition pour la publication d’ouvrages banals, ont avoué que ledit journal a reçu l’article et les fac-similés «clé en main». Preuve que cette fuite est le fait de cadres soit à l’intérieur du ministère même, soit au sein d’organismes rattachés à ce dernier. D’autres sources, contactées par Algeriepatriotique, n’écartent pas la possibilité de voir d’autres documents publiés dans la presse en guise de «contre-attaque». Face à cette guerre des tranchées qui se déroule sous ses yeux, sans qu’elle puisse y mettre fin, la ministre de la Culture vient de nommer un nouveau secrétaire général et un nouveau directeur de cabinet. A ces tracas provoqués par une course effrénée à la prébende s’ajoute le refus de certains responsables inamovibles du ministère qui passent outre certaines décisions de la ministre, de hauts cadres persistant, par exemple, à occuper leur bureau en dépit de leur mise à la retraite. Hormis ces cadres, des directeurs d’organismes relevant du ministère de la Culture semblent ne pas dépendre de l’autorité de la ministre. C’est, semble-t-il, le cas du directeur de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), qui occupe ce poste depuis le milieu des années 1990 sans qu’aucun ministre ait pu l’en déloger. Il en va de même d’une ancienne directrice centrale du ministère remerciée et qui a atterri à la présidence de la République. Ces événements, pour l’instant étouffés, bien que quelques médias s’en soient fait l’écho, concourent à empêcher la bonne préparation de l’événement «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» dont beaucoup craignent déjà qu’il soit un fiasco, d’autant que le gouvernement ne peut plus faire machine arrière.
Karim Bouali