Un rapport du Parlement européen révèle : la femme est traitée comme un sous-homme en Europe

Le Parlement européen vient de voter un rapport accablant d'un eurodéputé sur l'«inégalité» homme/femme en Europe. Le rapport sur l'état de l'égalité des genres, présenté par l'eurodéputé PS, belge, Marc Tarabella, décrit une situation surprenante pour le non-Européen, comme nous, qui avait une image des femmes dans les pays occidentaux bénéficiant de tous les droits, à égalité avec les hommes. C'est totalement faux ! On parle dans ce document de l'égalité salariale, de la lutte contre la violence envers les femmes, du congé maternité ou du droit à l'avortement. On apprend ainsi que la différence de rémunération entre hommes et femmes est en Europe de 16,4% (pour 17,3 % en 2008). En Allemagne, cette différence est encore plus grande que la moyenne (22,4%). A la vitesse où ça progresse, comme le signale le communiqué du Parlement européen, il faudra attendre 2084 pour qu'une femme et un homme soient payés de façon équivalente. Les changements sont trop lents, fait remarquer l'eurodéputé auteur du rapport qui déplore que «les droits des femmes en pâtissent». C'est tout le contraire en Algérie où une enquête récente de l'Office national des statistiques (ONS) a montré que le salaire moyen mensuel des femmes est plus élevé que celui des hommes. Si on poursuit la comparaison, la surprise devient plus forte : le rapport de Marc Tarabella fait ressortir que «de plus en plus de femmes ont des emplois à temps partiel, des contrats temporaires ou travaillent dans des conditions précaires», alors que la législation du travail en Algérie interdit toute forme de discrimination entre l'homme et la femme et garantit le droit au travail pour tous ainsi que l'égalité entre travailleurs et travailleuses. Les Européennes qui viennent travailler en Algérie sont étonnées de constater le retard qu'elles ont, dans leurs pays, par rapport au statut de la travailleuse en Algérie. Concernant la violence envers les femmes, pour ceux qui croient que les Européennes évoluent dans un climat sécurisé et n'ont rien à craindre au travail, dans la rue ou à la maison, la vérité est tout autre : «une femme sur trois est violentée physiquement ou sexuellement», écrit Marc Tarabella qui a lancé «une initiative afin de consacrer une année dite de lutte contre la violence faite aux femmes ce qui permettrait d'obtenir des subsides pour informer et combattre ce fléau». Il constate qu'il y a encore beaucoup trop de stéréotypes «injustes et rétrogrades», quand il s'agit d'égalité des genres. Pour lui, l'adoption de son rapport est «un symbole fort contre le conservatisme et l'obscurantisme qui rongent l'Europe !» On a bien lu «conservatisme et obscurantisme» ; on croyait que ça n'existait pas en Europe. Marc Tarabella parle de «droits des femmes en danger». Il admet que «les femmes et les hommes ne sont et ne seront jamais identiques, mais, ajoute-t-il, il est de l'intérêt de tous qu'ils aient les mêmes droits». Les Occidentaux donneurs de leçons ont encore un long chemin à parcourir pour asseoir une justice dans ce domaine.
Houari Achouri