Procès de Khencha Abdelkader : le collectif des avocats se retire
Soutenu par la LADDH, le collectif des défenseurs de Khencha Abdelkader et de ses amis emprisonnés arbitrairement et condamnés à des peines de prison en première instance vient de décider de se retirer vu les conditions que les instances judiciaires tiennent à imposer durant le procès. Selon ce que rapporte la LADDH dans un communiqué, «les forces de sécurité ont embarqué tous ceux et toutes celles qui étaient venus témoigner de leur solidarité, que ce soit des connaissances des inculpés, des membres de leur famille, des membres de la LADDH, des militants de la CNCD ou de simples citoyens». La LADDH ajoute que «des personnes ont été exclues de la salle du tribunal où devait se dérouler le procès en appel que ce soit des citoyens ou des militants de la LADDH, d’autres ont été empêchés d’y pénétrer et parmi eux des journalistes». Le collectif des avocats a refusé, souligne la LADDH, «de cautionner cet état de fait et s’est retiré, les accusés ont tenu à préciser qu’ils refusent que la séance se déroule sans leurs avocats. Le juge a décidé de reporter la session au 25 mars 2015 sous couvert de donner le temps aux avocats de donner le temps de préparer leur défense. Une décision qui n’a rien à voir, tient à préciser la LADDH, avec la celle prise par le collectif de défense». La LADDH dénonce «ces multiples atteintes au droit à la défense et à un jugement équitable et soutient la décision du collectif des avocats ainsi que celle des accusés. Selon la LADDH, «les décisions de justice qui doivent être prises au nom du peuple sont devenues des décisions de justice prises en pourchassant le peuple, ce qui donne une idée sur l’instrumentalisation de la justice en Algérie. Ces méthodes que l’ont peu désormais intégrer à la fameuse «gestion démocratique des foules» prônée par le premier responsable des services de police tendent de plus en plus à installer une répression féroce suivie par une justice expéditive et très peu respectueuse du droit des citoyens algériens». La Ligue de défense de droits de l’Homme dénonce «cette nouvelle dérive qui se répète quelque jour après avoir été appliqué lors du jugement de Rachid Aouine à El-Oued. Nulle dérive autoritaire ne peut faire abandonner aux militants et aux collectifs de défense le principe de la pratique et de l’application des droits».
Meriem Sassi