Ennahda empêché de tenir une conférence régionale à Blida
Le mouvement Ennahda a été empêché de tenir, aujourd’hui et demain, une conférence régionale à Blida dédiée à la formation de ses cadres du centre du pays. Ce mouvement d’obédience islamiste, qui est également membre de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), a vu sa demande d’autorisation rejetée par la wilaya de Blida sans aucun motif. La direction de l’organisation et des affaires publiques de cette wilaya s’est contentée de transmettre par écrit son refus d’autoriser cette rencontre régionale d’un parti agréé. «En réponse à votre courrier relatif à une demande d’autorisation de la tenue d’une conférence de formation de la région centre les 13 et 14 mars 2015, j’ai l’honneur de vous informer que votre demande n’a pas été acceptée», écrit-on dans la réponse adressée à cette formation de l’opposition. Pour Ennahda, la demande introduite par le responsable régional du parti répond aux exigences et aux conditions requises pour ce genre de conférence. La demande a été introduite le 28 février dernier. Autrement dit, dans les temps. Le mouvement dénonce ainsi «une énième atteinte à la liberté de réunion» et une nouvelle transgression des lois de la République. Les dirigeants de ce parti attribuent toutes les conséquences de ces abus d’autorité et l’étouffement de la vie partisane et politique. «C’est une atteinte à la loi et aux libertés», dénonce encore ce parti qui affirme que ces interdictions et entraves à l’activité partisane renforcent leur détermination à «continuer le combat pacifiquement». Le mouvement Ennahda va diffuser largement ces pratiques pour que, dit-il, l’opinion nationale et internationale le sache. Il estime que cela prouve encore une fois les véritables intentions du pouvoir qui dénie toute activité à l’opposition. Ce n’est pas la première fois que les pouvoirs publics interdisent des conférences organisées par des partis de l’opposition. Rien que la fin du mois dernier, les membres de la CLTD (MSP, RCD, Ennahda, FJD et Jil Jadid) ont été empêchés de tenir une réunion à l’hôtel Es-Safir à Alger. Pour ces partis, cela prouve que le pouvoir ne compte pas réellement renforcer la place de l'opposition dans la nouvelle Constitution en préparation.
Rafik Meddour