De Benhadj à Belhadj
Par R. Mahmoudi – Peu de choses ont filtré des pourparlers entamés à Alger entre les principaux leaders politiques libyens représentant les forces en présence. Mais on devine la complexité de la chose, vu les antagonismes et les positions irréconciliables entre le gouvernement islamiste pro-qatari de Tripoli et les milices armées qui lui sont proches, d’un côté, et le gouvernement anti-islamiste de Tobrouk. Si l’Algérie a déjà réussi à ramener les protagonistes à la table des négociations, c’est qu’une entente est possible et que les deux parties ont compris que la partition de leur pays n’était finalement pas une solution. A priori,tout peut se régler par le dialogue. Néanmoins, quand on entend le chef du Parti national libyen et ancien mercenaire d’Al-Qaïda en Syrie, Abdelhakim Belhadj, dire à partir d’Alger que le problème de Daech – qui occupe de plus en plus d’espaces en terre libyenne – était «soluble dans le dialogue politique», on ne peut être que dubitatif sur l’avenir de ce pays voisin. On attendait que Belhadj et ses alliés politiques se démarquent du terrorisme international et qu’Alger exige cette condition comme préalable à toute négociation, mais cela n’a pas eu lieu. Au contraire, les islamistes accusent l’armée que commande le général Haftar d’être «la source du terrorisme en Libye» (dixit Belhadj). Cela nous rappelle le cas du FIS dissous en Algérie, dont les dirigeants – de Benhadj à Layada – refusent jusqu’au jour d’aujourd’hui de reconnaître leur responsabilité première et celle de leurs bras armés (GIA, AIS, etc.), dans le terrorisme qui a fait des dizaines de milliers de morts et continuent à rejeter la responsabilité sur l’armée. A la différence que, pour cette raison précisément, aucune discussion n’a été et ne sera envisagée avec eux en Algérie.
R. M.
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