Le militant Rachid Aouine en grève de la faim à El-Oued
Le militant du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), Rachid Aouine, observe depuis quatre jours une grève de la faim illimitée dans sa cellule à El-Oued pour protester contre son jugement qualifié d’«injuste». Selon des sources proches de sa famille, son état de santé commence à se dégrader. Par son action de protestation, Rachid Aouine, qui est le chef du bureau du Comité national des chômeurs à El-Oued, veut interpeller l’opinion nationale sur sa condamnation arbitraire, vivement dénoncée par les organisations de défense des droits de l’Homme. Rachid Aouine, qui a eu à organiser plusieurs sit-in de protestation des chômeurs, a été condamné à 6 mois de prison ferme pour « incitation de policiers à se révolter contre leur hiérarchie». Une accusation qualifiée par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme de «fallacieuse». Rachid Aouine a été arrêté lors d’un rassemblement pacifique devant le siège de la wilaya d’ElOued, avec tous les membres de sa famille, dont la grand-mère. Si les autres ont été relâchés, lui, en revanche, a été présenté devant le procureur non pas pour avoir organisé un sit-in, mais pour ce qu’il avait écrit sur son mur Facebook, appelant la police à revendiquer ses droits au lieu de réprimer les manifestants. Un «délit d’opinion» qui lui a valu la prison ferme. Cette condamnation a été qualifiée par le mouvement Barakat d’arbitraire. Elle révèle «la nature autoritaire d’un régime qui ne recule devant rien quand ses intérêts et ceux de son clan sont dénoncés, menacés et mis en danger». Barakat affirme continuer d’apporter son soutien à la famille de Rachid Aouine et à toutes les familles des chômeurs condamnés «injustement». Cette sévérité du verdict prononcé contre Rachid Aouine et d’autres militants des droits de l’Homme et du droit au travail est, pour le mouvement Barakat, «un message d’intimidation» du régime dont «la violence signe plus que jamais sa décrépitude».
Sonia Baker