Des enquêtes sur leurs sources de financement : les chaînes privées dans le viseur de l’Etat
Les hautes autorités du pays semblent décidées à remettre de l’ordre dans le secteur audiovisuel qui connaît un foisonnement de chaînes privées, créées dans des conditions pas toujours claires. Des sources sûres nous affirment que l’Etat va s’intéresser de très près à ces chaînes et plus particulièrement à leurs sources de financement qui restent occultes, tant les recettes publicitaires demeurent très modestes pour faire face à leurs lourdes dépenses quotidiennes exigées par la nature du travail audiovisuel. Des enquêtes vont être diligentées via l’Agence de régulation de l’audiovisuel (Arav), présidée par l’ancien porte-parole du RND Miloud Chorfi. Ces enquêtes auront ainsi la charge de répondre aux nombreuses questions relatives au fonctionnement et au financement de ces chaînes privées toujours de droit étranger, car les textes d’application de la loi sur l’audiovisuel ne sont pas encore promulgués. Plusieurs de ces chaînes devront ainsi justifier leurs sources de financement. Il est à parier, au vu de l’état d’anarchie qui règne dans ce secteur naissant, que les enquêteurs découvriront des vertes et des pas mûres. La soudaine prolifération de chaînes privées a étonné plus d’un, surtout que le marché publicitaire, qui pouvait constituer la principale source de financement, reste peu développé. Depuis 2012, une vingtaine de chaînes ont été créées à l’étranger, puisque la loi algérienne ne le permettait pas encore. Elles continuent de diffuser de l'extérieur du territoire national. Comment font-elles pour honorer les factures onéreuses de transmission et de diffusion en monnaie sonnante et trébuchante ? Sur toutes ces chaînes, il y a seulement cinq qui détiennent des autorisations provisoires d’activer en Algérie. Les autres travaillent donc illégalement en Algérie du point de vue de la loi. A travers cette enquête, l’Etat compte assainir le secteur avant de délivrer tout agrément.
Sonia Baker