Une source française : «La France espionne les Etats-Unis au profit d’Israël dans le dossier iranien»
Une source française explique le brusque retournement de situation dans les relations entre les Etats-Unis d’un côté, et Israël et la France de l’autre. Selon cette source, si la France s’est offusquée du rapprochement américano-iranien à la lumière des pourparlers entrepris par Washington et Téhéran à Oman depuis 2013, c’est que Paris sous-traite pour l’Etat hébreu au profit duquel elle espionne les Etats-Unis. Cette révélation contenue dans un écrit d’anciens officiers des services secrets français, confirme la vassalité du gouvernement français envers Tel-Aviv et le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Le document note que les rencontres entre le responsable du département d’Etat américain et le ministre des Affaires étrangères iranien n’ont suscité aucune réaction hostile de la part du groupe des 5+1 et des membres de l’Union européenne, à l’exception de la France. «Ni Obama ni Kerry ne faisaient plus confiance respectivement ni à Hollande ni à son ministre des Affaires étrangères (Laurent Fabius, ndlr)», signale cette source qui en explique la raison : au sein du groupe des 5+1, en charge du dossier du nucléaire iranien et qui comprend les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, un pays organisait des fuites et informait systématiquement Israël du contenu des discussions. Ce pays, c’est la France. Une fois les Israéliens prévenus, ils «informaient à leur tour les membres républicains du Congrès américain» qui montaient au créneau pour défier le président Obama et son administration au profit de l’Etat hébreu. Le document affirme que Benyamin Netanyahou s’est lui-même enorgueilli d’avoir des informateurs qui le tiennent au courant en temps réel des faits et gestes des 5+1, estimant «avoir défendu non seulement les intérêts de son pays, mais aussi de ceux du monde, y compris les monarchies arabes sunnites». Une autre confirmation qui vient étayer les soupçons qui pèsent à la fois sur la collusion entre certains pays du Golfe et Israël, et l’origine du groupe terroriste Daech créé pour endiguer l’influence chiite et semer le désordre dans les pays arabes non monarchiques. L’intervention militaire conduite par les membres du Conseil de coopération du Golfe au Yémen et le soutien actif et rapide dont elle a bénéficié de la part de l’Occident, traduisent, eux, un mouvement de panique générale né de ce que les inventeurs de la machine à tuer appelée Etat Islamique ont constaté que ce dernier perdait dangereusement du terrain au profit des chiites. Une situation qui conforterait l’Iran et affaiblirait les alliés arabes des Etats-Unis dans la région à un moment crucial des négociations sur le nucléaire iranien. Les auteurs du document jugent, enfin, que cette position d’indic’ de la France au profit d’Israël est «dramatique parce que funeste à la crédibilité du pays, tragique parce qu’attentatoire à son honneur et idiote parce que contraire à ses intérêts».
Karim Bouali
