Serial plagieurs
Par Kamel Moulfi – Les sites électroniques qui donnent l’information quasiment en instantané et en continu sont devenus, de toute évidence, une aubaine pour certains médias qui y puisent sous la forme du copier-coller la «matière» qu’ils n’arrivent pas à avoir par leurs propres moyens. C’est le cas, notamment, d’un quotidien arabophone – dont nous tairons le titre, pour ne pas lui faire de publicité, même mauvaise – qui se targue d'être un journal à «très fort tirage», mais qui a trouvé dans notre site, Algeriepatriotique, un gisement dans lequel il prend les informations d’actualité que nos journalistes produisent ; il les modifie très légèrement et les publie comme si c'étaient les siennes. Dernier exemple en date : l’article «Exportations hors hydrocarbures : les vérités d'Issad Rebrab», que nous avons mis en ligne hier matin et que les lecteurs peuvent reconnaître aisément, malgré les quelques retouches qu’il a subi, repris dans ce quotidien arabophone qui, d’ailleurs, n’est pas le seul dont nous dénonçons la pratique malhonnête qui est aux antipodes de l’éthique et de la déontologie de notre métier. Un certain nombre de journaux nous plagient pratiquement tous les jours. Cette malhonnêteté est la tare du monde de l’édition, et ce n’est pas propre à notre pays, mais la différence depuis l’apparition de la presse électronique est dans les facilités qu’offre Internet qui permet, au grand bonheur de ceux qui consultent les sites, la diffusion d’informations en temps réel, mais qui laisse, aussi, la latitude aux médias indélicats de voler les articles fournis en ligne pour les mettre, moyennant quelques retouches, dans leur journal du lendemain. Pour être juste, il faut reconnaître que le chemin inverse est également emprunté quand des scoops glanés par des journalistes qui font preuve de professionnalisme dans la recherche d’information, et destinés à être publiés dans le quotidien du lendemain, sont détournés vers un site électronique ouvert 24/24. C’est à l’image du monde des affaires, rongé par le mal de la contrefaçon, pour faire du profit.
K. M.
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