Paiement par carte : la CAAR et le CPA lancent une opération pilote
Très peu utilisé en Algérie, le système de paiement électronique va être bientôt introduit dans le secteur des assurances. Ainsi, une convention de partenariat devra être signée dans les prochains jours entre le Crédit populaire d’Algérie (CPA) et la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR) afin de doter les agences de cette dernière de terminaux de paiement électronique (TPE). Une première dans le secteur. Une fois signée, cette convention permettra ainsi aux clients de cette société d’assurances de jouir des bienfaits de ce système de paiement qui offre le confort de régler ses opérations d’achat et d’honorer ses factures sans avoir à manipuler de l’argent liquide. Lancé depuis des années, le paiement électronique n’arrive toujours pas à prendre son envol pour devenir un moyen incontournable dans les petites transactions quotidiennes des citoyens. Très peu d’Algériens font confiance à ce système qui est pourtant très développé dans de nombreux autres pays où le cash a de plus en plus tendance à disparaître dans les opérations commerciales. Les expériences lancées au niveau de certains hôtels, certains supermarchés et restaurants et même par des entreprises comme Naftal n’ont toujours pas eu le succès espéré. Méfiants, les Algériens préfèrent toujours effectuer leurs opérations d’achat et leurs factures cash. Certes, ils utilisent de plus en plus les fameux distributeurs automatiques de billets (DAB) mais rechignent encore à effectuer directement un paiement électronique. D’ailleurs, même le système de paiement des factures téléphoniques via Internet à travers un compte CCP, lancé il y a une année par Algérie Télécom, reste peu utilisé par les citoyens qui préfèrent effectuer le paiement en liquide au niveau des agences de cet opérateur. Mais la réticence des citoyens n’explique pas tout ce retard accusé en matière d’utilisation de ce moyen de paiement moderne. Les entreprises de prestation de services et les commerces ne jouent pas tous le jeu. Surtout les petits commerces de proximité. Le projet du système de paiement interbancaire a été mis en œuvre en 2002. Il a démarré en 2006. L’année d’après, il y a eu la généralisation de la distribution de la carte interbancaire qui ouvre à tous ses détenteurs la possibilité de paiement électroniquement. Cette année, le gouvernement semble afficher sa volonté de développer ce moyen moderne de paiement. Le Groupement d'intérêt économique de monétique (GIE-monétique), opérationnel depuis janvier dernier, s'est fixé pour objectif d'accélérer, durant l'année 2015, le développement du paiement électronique en Algérie. «L'année 2015 doit être celle de la généralisation de la monétique», avait affirmé son administrateur-directeur général, Mouatassam Boudiaf, en février dernier à la presse. Cet organe de régulation a été créé en juin 2014 par l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) et est doté des moyens nécessaires pour la mise en œuvre de ses missions. Pour atteindre ses objectifs, il travaille sur deux axes prioritaires : le développement du paiement par Internet et la généralisation du paiement de proximité par carte bancaire.
Rafik Meddour