Pas de clémence !
Par Meriem Sassi – Sur instruction d’Abdelmalek Sellal, une commission doit se réunir prochainement pour trancher dans l'affaire des logements sociaux revendus illégalement. Le gouvernement semble enfin vouloir sévir contre ceux qui détournent les logements sociaux à des fins mercantiles. Il reste à savoir si l’Exécutif ira jusqu’au bout de la démarche annoncée pour mettre fin à l’impunité dans ce genre de trafic. Dans cette affaire, il faut impérativement un traitement exemplaire pour redonner force à la réglementation et mettre fin à des pratiques illégales qui privent les véritables bénéficiaires de leurs droits, par le fait de trafiquants sans scrupule qui contournent allégrement la loi en comptant sur la régularisation a posteriori. Les constructions sans permis en sont un autre exemple. Alors que les citoyens respectueux du droit et des règles attendent le bon vouloir des autorités, ceux qui excellent dans l’art de contourner les lois en profitent pour détourner logements et terrains et autres locaux commerciaux. Dans cette affaire, il faut des mesures coercitives contre les auteurs de ce énième trafic qui aggravé la crise du logement et prive, au vu de la cupidité de ses auteurs et l'impunité dont ils jouissaient, des dizaines de milliers de familles de ce droit constitutionnel. En janvier dernier, le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, avait qualifié le trafic de «sérieux problème moral et juridique». Les condamnations verbales du ministre ne suffiront cependant pas à mettre fin à l’impunité et à l’anarchie qui règnent dans le secteur de l’habitat et qui ont atteint des seuils intolérables. L'Etat a trop longtemps fermé les yeux sur ce trafic qui se pratique depuis des années à très grande échelle, et dans lequel sont souvent impliqués des responsables locaux et des notaires qui ont fait serment de faire respecter la loi. Le dossier devrait être transmis à la justice pour punir les auteurs de ces pratiques mafieuses et aucune circonstance atténuante ne devrait être retenue en leur faveur. C’est ainsi que force sera redonnée à la loi et que les droits des citoyens seront respectés.
M. S.
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