Prisonniers algériens à El-Naciria : la LADDH répond à l’ambassadeur d’Irak
Selon la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), il existe une quinzaine de détenus algériens en Irak dont trois auraient été récemment exécutés. Répondant à l’ambassade d’Irak à Alger qui dément la présence de prisonniers algériens dans les prisons irakiennes, la LADDH affirme que, contrairement à ces déclarations qu’elle estime contraires à la réalité, il existe de nombreux prisonniers algériens en Irak, ajoutant que certains ont été exécutés suite à leur condamnation à la peine capitale. La Ligue algérienne des droits de l’Homme affirme, par la voie de son secrétaire national chargé des dossiers spécialisés, qu’elle est en contact permanent avec des Algériens emprisonnés dans la prison d’El-Naciria et leurs familles qui reçoivent de leurs nouvelles régulièrement. Elle en veut pour preuve le cas de Tarek Rif, originaire de Baraki, à Alger, qui a régulièrement donné de ses nouvelles via des familles irakiennes qui les transmettaient à sa famille. D’autres preuves attestant de la présence de prisonniers algériens dans les geôles irakiennes sont détenues par la LADDH qui cite un SMS reçu par l’avocat El Hilmi Abou Bakr Essedik, le secrétaire général du bureau de wilaya de la LADDH à Chlef provenant d’un prisonnier algérien attestant que dans la prison d’El-Naciria seize prisonniers ont été récemment exécutés, dont trois Algériens. En novembre 2014, le ministère des Affaires étrangères avait pris en charge le dossier de ces détenus dont les familles en Algérie restent sans nouvelles. Interrogé par l'APS au sujet des détenus algériens en Irak, Abdelaziz Benali Cherif, du ministère des Affaires étrangères, avait indiqué que, conformément à la mission de la diplomatie algérienne qui consiste à veiller à la protection des ressortissants algériens, ce dossier constitue pour elle «une priorité» et a «toujours figuré en bonne place à l'ordre du jour des discussions à différents niveaux avec le partenaire irakien». Les allégations selon lesquelles les autorités algériennes «tournent le dos et sont inertes devant la situation de ces ressortissants» sont «dénuées de tout fondement et je les démens d'une façon catégorique et les considère comme injustes et inutilement alarmistes», a précisé le porte-parole, soulignant que «grâce aux efforts constants auprès des autorités irakiennes, quatre sur onze détenus ont été libérés, les deux derniers l'ont été à l'occasion de la visite du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Baghdad, en janvier 2014, et sont rentrés avec lui en Algérie ». «Les démarches se poursuivent avec la même détermination pour la libration rapide des détenus restants.» «Les efforts diplomatiques, toujours en cours, nécessitant pour ce type d'affaires délicates la discrétion et la persévérance pour des remises de peine ou une grâce présidentielle, sont entrepris dans le cadre du respect de la souveraineté de l'Irak et de la fraternité algéro-irakienne», avait-il conclu.
Meriem Sassi