Ami de l’Algérie : l’éditeur François Maspero n’est plus
L’éditeur et écrivain français François Maspero est décédé samedi dernier, à l’âge de 83 ans, annoncent aujourd'hui lundi des agences de presse citant son éditeur Le Seuil. François Maspero s’est distingué par son engagement anticolonial et en faveur des causes justes, notamment la cause algérienne, depuis le lancement de sa célèbre maison d’édition portant son nom, en 1959. Aussi a-t-il voué sa vie à combattre ce qu'il nommait «les insoutenables guerres coloniales». Celles d'Indochine, de Madagascar, puis celles d'Afrique du Nord, singulièrement la guerre d'indépendance algérienne, en dénonçant les injustices et la torture et, surtout, en publiant des ouvrages mettant à nu le colonialisme français. Ses éditions, particulièrement la collection «Cahiers libres», visent à donner, dès 1959, des informations sur la guerre d'Algérie que cache la propagande officielle. Il publiera, entre autres, L'an V de la Révolution algérienne de Frantz Fanon, une analyse de la guerre de Libération nationale, ainsi que les premiers textes de Mostefa Lacheraf. En 1961, il édite la revue Partisans qui devient l'une des porte-voix du mouvement anticolonialiste. Engagé contre la censure, les éditions Maspero ont subi les affres de la répression policière, les attentats de l'OAS et de l’extrême droite et fait l’objet de poursuites administratives et judiciaires incessantes. Après avoir cédé sa maison d’édition, François Maspero poursuivit, à travers son travail de romancier et de traducteur, ses combats de toujours.
R. M.