Une source diplomatique n’exclut pas la tenue d’un dialogue inter-yéménite en Algérie
Selon l’agence turque Anatolie, qui rapporte l’information, citant une source diplomatique algérienne, le ministère algérien des Affaires étrangères s’emploierait depuis une semaine à mettre au point une nouvelle initiative qu’il compte proposer aux parties en conflit au Yémen, afin d’entamer des négociations de paix susceptibles de mettre un terme à la grave crise qui secoue ce pays. Cette initiative prévoit, selon la source, un dialogue direct entre les deux principales parties, le gouvernement reconnu par la Ligue arabe (représenté par le président Abderabbo Mansour Hadi, en fuite) et le mouvement chiite Ançar Allah d’Abdelmalek Houthi et ses alliés. L’initiative propose que ce dialogue soit lancé au Yémen et exige que les discussions «se déroulent dans le cadre du respect de la légitimité constitutionnelle et avec la participation de l’ensemble des forces influentes dans le pays». Selon l’agence turque, Alger aurait même avisé les deux parties de son initiative, par l’intermédiaire d’une personnalité yéménite que la source diplomatique n’a pas nommée. Si aucune réaction n’a été rendue publique par les parties concernées sur cette initiative, des observateurs locaux considèrent dores et déjà que la position de l’Algérie par rapport à la crise et sa place géostratégique sont «des facteurs rassurants» pour les belligérants, mais aussi aux yeux des puissances régionales, Arabie Saoudite et Iran en tête, qui sont directement ou indirectement impliquées dans ce conflit. L’expérience réussie du dialogue lancé à Alger pour résoudre, successivement, les crises malienne et libyenne, est également un atout important qui joue en faveur de la diplomatie algérienne pour réaliser une nouvelle percée. Cette offre de paix intervient dans une conjoncture faite d’escalade militaire sans précédent au Yémen, où les raids aériens lancés depuis trois semaines par l’armée saoudienne, appuyée par une dizaine de pays arabes, ne font qu’aggraver la situation dans ce pays déchiré par la guerre civile depuis plus quatre ans.
R. Mahmoudi