Le loup dans la bergerie
Par M. Aït Amara – William Bourdon n’est pas un foudre d’éloquence mais une grande gueule. L’avocat du principal accusé dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest à qui l’Etat algérien a délivré un visa bien qu’il soit lui-même passible de poursuites pour diffamation contre l’ANP, recourt à la même tactique, la seule qu’il maîtrise. Cette robe noire a déjà commencé le procès avant même son ouverture dimanche au tribunal d’Alger. L’argument de William Bourdon ? Son client a été «détenu secrètement et torturé par le DRS». C’est notre confrère El-Khabar qui rapporte cette allégation, une recette qui a failli fonctionner mais qui, au grand dam de cet apôtre du «qui tue qui», a fait pschitt. Le plaidoyer de l’avocat français et de ses deux confrères algérien et luxembourgeois ne se focalisera donc pas sur l’affaire de l’autoroute Est-Ouest elle-même, mais sera subrepticement déviée vers l’argument des droits de l’Homme. Fallait-il s’attendre à une approche autre que celle-ci de la part de celui qui s’est autoproclamé défenseur des victimes des «généraux» et absolvait les terroristes islamistes de leurs crimes abjects ? Dans une démarche similaire à celle de Hichem Aboud – une tradition chez les quituquistes–, William Bourdon s’est adressé à diverses instances internationales de défense des droits de l’Homme pour faire d’une affaire liée à un crime économique, un réquisitoire contre ce pays du tiers-monde qu’est l’Algérie, dont le peuple tremblerait de peur sous la dictature d’un Bokassa. C’est donc à une péroraison qu’il faudra s’attendre ce dimanche et non pas à une plaidoirie dans un procès que cet avocat et ses deux collègues ont d’ores et déjà politisé. Encore faut-il que Bourdon soit autorisé à plaider pour avoir enfreint les règles de déontologie et traité le bâtonnat d’Alger avec grand mépris. Les avocats algériens remédieront-ils à l’imprudence commise par notre ministère des Affaires étrangères en renvoyant cet hyménoptère dans sa colonie ?
M. A.-A.
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