Monsieur le Président, où sont les 14 mesures promises lors de votre campagne électorale ?
Monsieur le président de la République,
Monsieur le président de la République,
Lors de la dernière campagne électorale des présidentielles 2014, vous aviez choisi deux ministres, déjà en poste, et un député, censé représenter les Algériens établis à l’étranger, pour vous représenter auprès de notre communauté et ce qu’il en est sorti était 14 promesses prononcées devant la diaspora. Nous vous contactons à ce sujet pour avoir un état d’avancement, le plus détaillé et technique possible, car après une année complète de votre élection, nous n’avons rien vu de concret pour ces 14 mesures. Pour s’assurer que vous allez bien recevoir cette lettre, elle sera envoyée en deux exemplaires : l’un adressé à la Présidence et l’autre envoyé à votre résidence de Zéralda. Bien évidemment, une copie sera adressée aux médias. Vu l’austérité qui frappe le pays suite à la chute des prix des hydrocarbures, dont l’économie algérienne dépend à 98%, avez-vous pensé à cette éventualité lorsque vous avez élaboré votre programme électoral ? Est-ce que les 14 promesses ou mesures pour la diaspora sont toujours d’actualité ? D’avril 2014 à décembre 2014 (avant l’annonce de la récession), à combien s’estime la réalisation de chaque mesure ? Sachant que l’accès au logement public en Algérie, les bourses de stages professionnels dans les entreprises et institutions algériennes et l’amélioration des conditions d’accueil au niveau des consulats ont été déclarés opérationnels avant fin 2014. Aujourd’hui, nous sommes presque à six mois de retard sans que quiconque n’a trouvé l’amabilité de nous expliquer ce délai supplémentaire ! La loi de finances 2015 n’abroge pas la condition sine qua non de résider en Algérie pour les jeunes Algériens (émigrés ou pas) voulant bénéficier des crédits Ansej. De plus, elle ne mentionne nulle part l’ouverture des succursales de banques algériennes à l’étranger. De même, la garantie obsèques/rapatriement a été discutée à l’APN uniquement pour les nécessiteux, cependant aucun texte exécutif n’a vu le jour depuis ! Vous avez promis, Monsieur le Président, des maisons de retraite spécialisées et médicalisées aux Algériens de votre âge et votre situation. Est-ce que les pensionnaires auront le droit au prestige présidentiel avec un avion médicalisé et une chambre à l’hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, en cas de pépin de santé ? Quant au pacte de compétence promis aux professionnels de la santé, où vont ces médecins algériens exercer leur savoir-faire ? Dans les hôpitaux que vous avez construits pendant vos seize ans de règne ? Parlons maintenant des consulats algériens, qui sont normalement les vitrines de l’Algérie pour le monde. Avez-vous eu échos des files d’attente de la honte devant ces consulats qui commencent avant 01h du matin ? (en espérant décrocher un ticket pour avoir, dans certains cas, la simple liste des pièces à fournir afin d’obtenir tel ou tel document). Sommes-nous réellement des Algériens et appartenons-nous à une Algérie indépendante et souveraine ? Des milliers de concitoyens se posent la question devant autant de mépris de la part des agents consulaires. Ne sont-ils pas payés avec l’argent du peuple pour assurer ce service ou le font-ils bénévolement peut-être ? Ou parce qu’ils sont des parachutés : filles/fils de ministre/général/colonel tels que le beau-fils de Abdelkader Bensalah à l’ambassade d’Algérie à Paris (pour être proche de sa femme, la fille de Bensalah qui travaille à Air Algérie de Paris) ou la femme du ministre Youcef Yousfi qui occupe le poste de consul à Strasbourg ou encore la fille d’Amar Saïdani qui travaille au consulat de Londres ou encore la fille de l’ex-ministre des Moudjahidine au consulat de Lyon ou encore le fils du colonel Mekadem au consulat de Nanterre ou encore le frère du général Kerkeb qui occupe le poste de diplomate à l’ambassade d’Algérie en France depuis 30 ans (il paraît que son attitude à l’ambassade est similaire de celle de votre frère Saïd à la Présidence), etc. Mais également les filles et fils de personnalités/syndicalistes pour acheter leur silence tel que le fils de Ben Hbiless au consulat de Genève ou encore ou encore… Air Algérie souffre également de ce virus. En plus de la liste publiée le 26 janvier 2015, nous pourrons rajouter le fils de Mourad Medelci, président du Conseil constitutionnel, qui travaille à la direction fret à Dar El-Beida (apparemment, il est accompagné de sa tante : épouse du colonel Fouzi, ex-DRS-Anep et son oncle) ou encore la fille de général Kerkeb à l’agence d’Air Algérie à Paris ou encore la nièce de l’amie de Abdelmalek Sellal, Fadela Amara (ex-ministre français), à l’agence Air Algérie de Lyon ou encore ou encore … Ce n’est pas fini, pour acheter le silence du personnel d’Air Algérie, ils ont suivi le proverbe «Offre lui une friandise, sur son silence tu auras la main mise» en contaminant les salariés d’Air Algérie par le recrutement de leurs enfants, qui n’ont jamais fait le moindre stage et totalement désintéressés par le métier. Chez Air Algérie à Paris, Melle Sihem Mekidech remplace son papa Chérif, suspendu depuis 2008 pour son implication dans un trafic de dépouilles. Il s’est installé en Tunisie et reçoit une indemnité de 4 000 euros par mois. La pratique d’achat des consciences est également chez Air Algérie. Récemment, quatre syndicalistes UGTA ont été recrutés «en trop» comme des adjoints au chef d’escale de Paris, alors qu’il avait déjà deux adjoints correspondant aux deux aéroports parisiens, rien d’étonnant dans une agence gérée par deux directeurs, vu que l’ancien, Benselka, ne veut pas partir à la retraite ! Nous supposons que vous comprenez bien que ce n’est pas facile de quitter son poste et laisser tous les privilèges : 60% du loyer, prime de mars, prime d’avant-vacances, prime d’après vacances et prime de décembre, sans oublier la possibilité d’offrir autant de billets gratuits à qui il veut ! La liste des favorisés est très longue, nous vous défions de publier la liste du personnel des ambassades et des consulats algériens à l’étranger en précisant bien leurs salaires, leurs diplômes, le mode d’embauche et la preuve que les hommes ont passé le service militaire. Même requête pour les sociétés publiques telles que Air Algérie, Algérie Ferries (et pourquoi pas Sonatrach, Naftal, Sonelgaz, etc.) et les institutions étatiques comme le Centre culturel algérien à Paris, l’école algérienne de Paris, la mosquée de Paris dirigée par Dalil Boubakeur, en fauteuil roulant, depuis 1992, remplaçant son papa Caïd Hamza Boubakeur (recteur de 1957 à 1982). Qu’attendez-vous de la baptiser «La mosquée des Boubakeur – père et fils» ? Concernant l’aide juridique que vous voulez mettre en place dans les consulats, passez-nous l’expression, mais vous n’allez pas bouger le petit doigt à ce sujet, car toutes les plaintes et les actions judiciaires vont concerner les fonctionnaires de l’Etat algérien à l’étranger (de l’ambassadeur aux vigiles et agents d’entretien), ce n'est qu'une déclaration parmi des centaines d’autres. Pour les autres mesures qui ne touchent que les privilégiés, il n’y a nul doute qu’elles étaient effectives avant même votre campagne électorale : colonies de vacances au pays, aide financière pour certaines associations cogérées par les consulats et accès des entreprises détenues par certains Algériens aux marchés publics en Algérie. Nous avons laissé le sujet le plus sensible pour la fin : le transport des Algériens entre les deux rives de la Méditerranée, ayant une solution très simple déjà appliquée à travers le monde entier, même au Maroc et en Ethiopie : «l’open sky» (l’ouverture du marché du transport à la concurrence loyale), mais pas en Algérie ! Car Air Algérie et Algérie Ferries qui sont devenues des centres sociaux des fils, filles, frères, belles-sœurs, cousins, cousines, neveux, nièces, copains, amies et même maîtresses des personnalités politiques/militaires algériennes ne pourront guère faire face à une vraie concurrence loyale. D’ailleurs, votre neveu Sofiane (fils de Nacer, le commandant de bord chez Air Algérie qui a gravi les échelons à la vitesse de lumière) pourra vous en dire plus. Assainir ces centres sociaux ne pourra pas se faire sans licencier soit les vraies braves compétences (qui subissent les conséquences de la mauvaise gestion, c’est grâce à elles que ces compagnies/institutions fonctionnent encore) soit les incompétents parachutés. Or, vous avez opté, toujours en favorisant une poignée d’Algériens VIP (hommes d’affaires et des dizaines de salariés), de maintenir un marché fermé et protecteur contre l’intérêt de millions d’autres Algériens (clients) obligés de garder un minimum de liens avec la mère patrie. Sans oublier que cela pénalise également les Algériens d’Algérie de voyager vers l’étranger ou même pour découvrir leur propre pays. La plupart des Algériens du Nord connaissent mieux la Tunisie que la magie du Sud algérien et nos compatriotes du Sud considèrent la visite de la capitale de leur pays un pèlerinage national. Comment vous avez pu promettre 14 mesures et nos droits les plus basiques sont bafoués ! Nous vous avons écrit à maintes reprises au sujet de nos préoccupations, dont l’absence des permanences à l’étranger des députés de l’APN. D’ailleurs, cette institution, censée dans les pays réellement démocratiques exprimer la voix du peuple, comment pourra-t-elle être populaire si elle ne rencontre jamais le peuple ? Le peuple algérien n’est-il pas, d’après la Constitution algérienne, la source de tout pouvoir ? Pourquoi nos courriers/emails adressés à vous, au Premier ministre, aux ministres, aux ambassadeurs, aux consuls et au président de l’APN, aux … etc. restent-ils sans réponse?
Monsieur le président de la République,
Face à ce long silence méprisant et hautain, nous ne voulons plus d’intermédiaire ni de représentant. Nous demandons une audience avec vous personnellement ; vu que vous recevez tous les responsables étrangers, y compris le simple maire de Paris, pourquoi ne pas recevoir une délégation de la communauté nationale établie à l’étranger qui ne vous a jamais rencontré ? Si vous ne voulez pas nous recevoir en tant qu’Algériens, accordez une audience aux binationaux parmi nous en tant qu’étrangers… un avantage qu’offre le principe de la double nationalité.
L’équipe du collectif CCTA
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