Enième reportage sur les moines de Tibhirine : un coup d’épée dans l’eau

Pitoyable ! C’est le moins qu’on puisse dire au sujet du documentaire diffusé le samedi 18 avril sur France 2, intitulé : «Moines de Tibhirine, sept morts sur ordonnance», et présenté par Laurent Delahousse. Le parti pris est clair et le coupable désigné à l'avance. Il n’a pas fallu longtemps pour comprendre que cette énième manipulation de l’opinion publique française et algérienne vient directement des services du Makhzen. Et pour cause ! La parole a été donnée à ceux qui ont créé et/ou crédité le fameux «qui tue qui», un plan de désinformation à grande échelle élaboré à Paris et dont le but était de diviser les rangs de l’armée algérienne et semer le doute chez les populations sur les véritables auteurs des crimes commis par les groupes islamiques armés. Sans surprise, on retrouve dans ce nanar François Gèze, natif de Casablanca, au Maroc, lequel a été chargé par sa hiérarchie, au sein de la DGSE française et la DST marocaine, de construire un gros mensonge sur l’armée algérienne pour l’affaiblir dans sa lutte contre le terrorisme islamiste et la punir d’avoir empêché, en janvier 1992, la France de Mitterrand d’y instaurer une économie de bazar en aidant le FIS à prendre les rênes du pays aux fins de le couler. Pour ce faire, l’agent Gèze reçoit l’ordre de recruter des «félons» algériens, des traîtres soldés : anciens soldats de grade inférieur et ex-agents des services de renseignement tels que Karim Moulai, cet ancien du DRS, réfugié à Londres depuis 2001. Ce dernier déclarait dans une interview au journal marocain Libération, parue en 2010, sur l’assassinat des Moines de Tibhirine que «je ne pourrais évidemment pas me prononcer sur un événement dont je n'ai pas les détails qui me permettrait d'affirmer qu'il a été l'œuvre de telle partie ou de telle autre». Voilà qu’aujourd’hui, cet informateur du Makhzen change d’avis et accuse carrément les services de renseignement algériens d’avoir tué les moines. Les accusations de cet épouvantail médiatique, dont les journalistes anti-algériens s’en servent comme perchoir, ont de tout temps été factices, si bien qu’aucun service secret occidental n’a voulu consigner ses dires. Appelé, également, à participer à ce reportage, le juge antiterroriste Marc Trévidic qui était chargé de l’affaire de l’assassinat des sept moines de Tibhirine et qui a été incapable de produire une seule preuve sérieuse dans cette affaire. Il est revenu sur le sujet des prélèvements d’analyses dont l’Algérie a refusé le transfert en France. Pour lui, c’est une «preuve» que le gouvernement algérien veut occulter délibérément la vérité sur «l’implication» de l’ANP dans l’assassinat des sept trappistes français. Appelé récemment à d’autres fonctions, Marc Trévidic continue, sur le terrain médiatique, de créditer la thèse des «qui tue qui» en signant, par la même, son échec sur le terrain juridique. Bien que confus, en apparence, en rapportant l’aveu que lui aurait été fait le général Amari concernant le terroriste Zitouni, lequel aurait, selon ses dires, été épargné par l’armée algérienne, l’ancien directeur adjoint de la DST, Raymond Nart, a été très ferme, par contre, par rapport à la thèse qui dit que l’armée algérienne aurait exécuté les moines, affirmant que «si vraiment les services secrets algériens étaient impliqués dans l’enlèvement et l’exécution des moines, vous n’aurez jamais retrouvé leurs têtes». Ce navet n’est autre qu’un recyclage du reportage de Jean-Baptiste Rivoire «Le crime de Tibhirine» produit par Magnéto Presse, la société de production de Laurent Delahousse – celui-là même qui a réalisé celui d’aujourd’hui – et de Marc Berdugo. Ce dernier n’est autre que le fils de Serge Berdugo, l’ancien chef de la communauté juive marocaine et ancien ministre du Tourisme de Hassan II. Le lobbying marocain contre l’Algérie est très offensif dans les médias français via Marc Berdugo. Sans oublier le député UMP et ancien juge antiterroriste Alain Marsaud – dont l’apparition s’est faite à la dérobée –, connu pour être un lobbyiste payé par le Makhzen. En attendant la prochaine sortie de la bande Baudoin, Gèze et Rivoire, le reportage diffusé hier sur France 2 est à classer au rayon des manipulations les plus perverses.
Kahina
 

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