Les coupables sont connus
Par Kamel Moulfi – En une semaine, deux naufrages en Méditerranée ont entraîné la mort de plus d’un millier de personnes, originaires de pays africains, qui cherchaient à passer en Europe. On ne connaît même pas le nombre exact de personnes qui étaient dans le bateau de migrants qui a fait naufrage dans la nuit du 18 avril. Entre 700 et 1 000, presque tous morts, noyés. Les tentatives de migration par des traversées en Méditerranée, qui partent quasiment toutes de Libye, ont littéralement explosé ces dernières années, précisément depuis les «printemps arabes» déclenchés par les pays occidentaux dont les dirigeants versent des larmes de crocodile devant les milliers de vies humaines perdues. Les statistiques officielles sur les «entrées illégales» dans l'espace de l’Union européenne après 2011 le prouvent : 90 924 en 2012/2013 puis subitement 230 901, en 2013/2014. Ces chiffres qui sont donnés par des agences européennes au service de l’UE désignent les coupables dans cette tragédie : le sioniste Bernard-Henri Lévy, Nicolas Sarkozy, David Cameron… Pourquoi ne les juge-t-on pas ? Kadhafi avait pourtant averti. Pourquoi ne l'a-t-on pas écouté ? Pourquoi l'Europe officielle feint-elle de pleurer ces morts alors qu'elle calque en Syrie sa morbide expérience libyenne et que seul l’éloignement entre la Syrie et l'Europe épargne aux centaines de milliers de réfugiés syriens le sort funeste réservé aux Subsahariens et autres Libyens et Tunisiens obligés de traverser la Méditerranée ou d'y mourir ? A quoi va servir la réunion d’urgence que l’UE a prévue «prochainement» ? Elle préfère s’en prendre aux pauvres pays d’origine et de transit des migrants et lance les ministres de l’Intérieur sur la fausse piste des bandes de passeurs. Aucune mesure d'organisation des flux migratoires d’inspiration répressive n'a réussi à freiner ce phénomène. L’obligation morale et humanitaire dont se rappellent maintenant les dirigeants des pays occidentaux impose d’arrêter de faire la guerre aux autres pour accaparer leurs richesses, car ce sont ces agressions qui créent les conditions de la misère et de l’insécurité et poussent les populations à fuir leur vie quotidienne infernale pour une «vie meilleure» en Europe. Quand est-ce que les dirigeants des pays occidentaux se décideront enfin à appliquer les vraies solutions qui sont dans une politique sincère de coopération avec les pays du Sud ?
K. M.
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