Le PDG de Sonelgaz appelle à libérer les prix de l’électricité

La situation financière du groupe public Sonelgaz n’est pas bonne. Son PDG, Noureddine Boutarfa, parle d’«un déficit de 80 milliards de dinars». «Aujourd’hui, nous sommes sous contraintes financières (…), si nous devons réaliser le programme des énergies renouvelables, nous aurons besoin de 100 milliards de DA par an», reconnaît-il lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. A ce déficit abyssal s’ajoutent 45 milliards de dinars de créances. Pour faire face à cette situation, Sonelgaz recourt à l’emprunt, prenant le risque d’un surendettement. Pour le PDG de Sonelgaz, la seule voie de salut est de revoir la politique tarifaire afin d’aller vers la libéralisation des prix. Il estime que le retour au prix réel de l'électricité est «une échéance incontournable qu'il vaut mieux avancer». Il propose, dans ce sens, de procéder par étapes en augmentant, dans un premier temps, la tarification pour les industriels qui consomment près de 20% de la production nationale. «Si on prend la clientèle haute tension, elle achète son énergie à 2,2 DA, alors que le coût de revient est à 3 DA», précise-t-il, affirmant que cette situation ne peut pas durer. «Il y a deux possibilités : soit l’Etat nous donne une subvention d’exploitation, soit il augmente les tarifs», indique Boutarfa qui aborde au passage les énergies renouvelables. Pour lui, investir maintenant dans ces énergies ne constitue pas une priorité pour cette entreprise publique. «Pour moi, les énergies renouvelables ne sont pas une priorité. La priorité, aujourd’hui, est de satisfaire le consommateur, car l’Algérien a besoin d’avoir son électricité, qu’importe l’origine», a-t-il souligné, arguant que l’investissement dans les énergies renouvelables demande de gros financements.
Rafik Meddour
 

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