La police marocaine réprime une marche pour la célébration du Printemps berbère

Le pouvoir marocain ne tolère plus aucune voix discordante. Aux mouvements de revendication identitaire, il répond par la matraque. Ainsi, les activistes berbères ont été violemment réprimés. Une répression qui a vite suscité une vive réaction de la part de l’Assemblée mondiale amazighe (AMA). Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, l’AMA condamne ainsi ce qu’elle qualifie d’«intervention violente des autorités marocaines et leur interdiction de la marche Tawada à Agadir, organisée à l’occasion de la commémoration du Printemps amazigh, le dimanche 19 avril 2015». En plus d’avoir empêché cette marche, les sbires du Makhzen ont procédé à l’arrestation de plusieurs militants berbéristes. «Nous affirmons notre solidarité inconditionnelle avec la jeunesse amazighe qui est sortie pour commémorer l’anniversaire du Printemps amazigh par la marche Tawada à Agadir, le dimanche passé. Nous la soutenons et déclarons notre soutien total aux détenus qui sont au nombre de treize personnes et parmi lesquels figurent deux membres de l’Assemblée mondiale amazighe, Saïd El Ferouah et Youba Ouberka», souligne cette organisation internationale qui dénonce avec insistance «l’usage excessif de la force contre les Amazighs et nous faisons endosser la responsabilité totale à l’Etat marocain et à toutes ses institutions quant aux conséquences de son recours à la violence et à la force contre les revendications justes et légitimes des Amazighs». Par cette violente répression, le régime marocain montre une nouvelle fois son vrai visage antidémocratique et, surtout, foncièrement antiberbériste. Il est ainsi relevé «la prédominance de l’approche sécuritaire de l’Etat marocain» qui interdit toute expression libre. Malgré la démocratie de façade qu’il tente vainement de vendre aux pays occidentaux à coups d’articles de complaisance et élogieux envers la monarchie, le Makhzen continue sur le terrain à terroriser les militants des droits de l’Homme et particulièrement les militants du mouvement berbère qui exigent une refonte totale du système politique. Un système politique hermétique qui accentue la marginalisation des Berbères du Rif et renforce le racisme et la violence contre eux. L’AMA exige que les responsables des crimes commis contre l’amazighité et les Amazighs soient punis. Depuis le Printemps arabe, le régime marocain intensifie sa répression de l’opposition et plus particulièrement du mouvement associatif porté sur les revendications identitaires.
Rafik Meddour
 

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