Malgré une lutte sans merci : la cocaïne, l’héroïne, le crack et les NSP envahissent le marché algérien
Les narcotrafiquants ne se contentent plus de la vente du cannabis sur le marché algérien. Ils introduisent de plus en plus de drogues dures, affirme Mohamed Abdou Benhala, directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. On trouve ainsi la cocaïne, l’héroïne, le crack et les NSP (nouvelles substances psychoactives), précise ce responsable de la lutte contre la toxicomanie. Ces drogues dures, dévastatrices pour la santé du consommateur et pour la société en général, proviennent essentiellement des pays du Sahel, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Gambie et de la Guinée. La cocaïne provient de l’Amérique latine. L’héroïne, quant à elle, arrive de pays comme l’Afghanistan, le Pakistan et l’Iran. «Au début, ce sont de petites quantités qui pénètrent, le temps que le réseau de trafic s'organise et que le marché soit créé. Après, ces quantités se font de plus en plus importantes», a-t-il relevé non sans inquiétude. Même si les quantités de drogues dures introduites en Algérie ne sont pas grandes, elles restent dangereuses. «Deux saisies comprenant respectivement 150 kg et 80 kg de cocaïne ont été effectuées au cours de ces dernières années dans le pays», argue le directeur de l’Office. M. Benhala sonne ainsi le tocsin. Pour lui, l’Algérie, où les toxicomanes consomment le cannabis en grande quantité, est une cible privilégiée des narcotrafiquants qui trouvent une facilité inouïe à écouler leurs marchandises. Les saisies de drogue dures, notamment au niveau des aéroports algériens, indiquent que des trafiquants font transiter ses substances via l'Algérie en direction d'autres pays comme ceux d'Europe, a-t-il ajouté. Pour rappel, trois barons de la drogue ont été arrêtés, il y a quelques jours, par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) d’Alger. 5 000 comprimés d’ecstasy ont été, entre autres, saisis lors de plusieurs opérations menées par les brigades de lutte contre les stupéfiants. Le danger est d’autant plus grand pour notre pays que le trafic de drogue est une source de financement du terrorisme.
Sonia Baker