Violations des droits de l’Homme au Maroc : quatre ONG tunisiennes dénoncent
Quatre ONG tunisiennes appellent le pouvoir marocain à cesser les violations des droits de l'Homme. Selon le site d’information marocain demainonline, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux et l’association Vigilance pour la démocratie et l'Etat civil dénoncent dans un communiqué commun «la dangereuse escalade des violations au Maroc». Les organisations et associations tunisiennes ont fait part de «leur profonde préoccupation concernant les nombreuses violations et l'usage excessif de la force face à des juristes, des syndicalistes, des journalistes, et des militants» et exigent la liberté d'expression et de réunion pacifique. Les organisations dénoncent l’utilisation par la force publique d’une violence extrême contre des actions pacifiques du Réseau pour la solidarité démocratique avec les peuples, organisées le samedi 18 avril 2015 à Rabat, en solidarité avec le peuple yéménite et visant à condamner l'intervention militaire. Les organisations tunisiennes s’indignent, par ailleurs, face aux menaces qui pèsent sur des dizaines de manifestants marocains, dont le militant des droits de l'Homme Abdelhamid Amine, l'ancien coordonnateur du Conseil de coordination droits de l'Homme du Maghreb, ainsi que Mme Fatima Alnouha, militante des droits humains et de Mohammed Alnouha, président de la Commission marocaine des droits humains, et Ahmad El-Haidje qui est à la tête de l'Association marocaine des droits humains et beaucoup d'autres. Les associations tunisiennes mentionnent aussi les attaques ayant ciblé des militants pour la liberté et la démocratie, dont le journaliste Hicham Mansouri et l’arrestation d’un membre de l'Association marocaine pour le journalisme d'investigation, le 17 mars dernier, sous les fausses accusations d’atteinte aux mœurs et d’adultère, en vue de le discréditer et faire taire sa voix et ses revendications en faveur des droits de l’Homme et de la liberté d’expression. La violation des libertés est également dénoncée par les organisations tunisiennes qui critiquent les atteintes à la liberté dont fut la cible le capitaine Abderrahmane Amr, ancien président de l'Association marocaine des droits de l'Homme, le 25 mars, et son agression violente. Les organisations tunisiennes signataires du communiqué condamnent ces attaques brutales et demandent aux autorités marocaines de cesser les violations des droits de l'Homme et des libertés publiques. Elles expriment en outre leur entière solidarité avec Abdelhamid Amine et tous les militants marocains maltraités, et soulignent que ces agissements ne pourront pas entamer la détermination des militants au Maroc à réaliser les aspirations du peuple marocain à la liberté, à la démocratie et à la justice. Elles appellent à une enquête indépendante afin de désigner les agresseurs et leurs commanditaires, pour qu’il n’y ait plus jamais d'impunité. Elles exigent également la libération du journaliste Hicham Mansouri, et condamnent la fabrication illicite de charges contre les militants et exigent le respect de leur vie privée. Les associations tunisiennes invitent tous les militants des droits de l'Homme et politiques dans les pays du Maghreb et du monde, et dans les grandes organisations, à soutenir le peuple marocain dans sa quête de liberté et de justice.
Lina S.