Les travailleurs du complexe d’El-Hadjar en grève générale illimitée
Les travailleurs du complexe sidérurgique d’El-Hadjar ont entamé aujourd’hui une grève illimitée. Cette nouvelle action de protestation de la part des travailleurs du fleuron de l’industrie sidérurgique algérienne a été entamée, selon les échos qui nous parviennent du complexe, après l’expiration du préavis de grève déposé par le syndicat et l’établissement d’un procès-verbal de non-conciliation avec la direction. Le syndicat d’El-Hadjar qui monte encore une fois au créneau exige notamment, selon les points inclus dans la plate-forme de revendications, une revalorisation des salaires et la revue à la hausse de certaines indemnités et primes perçues par les travailleurs. Pour parvenir à leurs fins, les travailleurs menacent de bloquer totalement la production de l’usine dans les deux aciéries et le haut fourneau – remis en marche il y a quelques mois à peine – et de bloquer le transport par voie ferrée de la fonte liquide à partir de l’usine. Il est à rappeler que l’Etat algérien s’est réapproprié, en novembre 2014, la majorité des actions de la société après de longues négociations avec son ancien propriétaire majoritaire, ArcelorMittal. Le ministère de l’Industrie et des Mines avait ainsi procédé, à la signature du nouveau pacte d’actionnaires transférant la majorité (51%) du capital social d’ArcelorMittal Tébessa (AMT) à la partie algérienne constituée de Ferphos (30% des parts) et Sider (21%). La reprise du contrôle sur les mines d’El-Ouenza et Boukhedra s’est inscrite également dans le cadre de la stratégie globale de gestion et d’exploitation du patrimoine minier national. Lors de la cérémonie de signature, Abdesselem Bouchouareb avait estimé que «le dossier de transfert de la majorité de l’actionnariat d’El-Hadjar est clos, ouvrant la voie à la modernisation du complexe dont l’un des deux hauts fourneaux est à nouveau opérationnel». Il était également prévu de mettre fin au cycle de protestations et de conflits syndicaux au sein du complexe grâce à la signature du nouveau pacte d’actionnaires d’Arcelor Mittal devant induire un plan d’investissement ambitieux visant la réhabilitation, la modernisation et le développement des infrastructures. Dans ce cadre, le ministère de l’Industrie et des Mines avait procédé, lors de la même cérémonie, à la signature de deux conventions de crédit, l’une portant sur l’investissement d’un montant de 600 millions de dollars et l’autre sur l’exploitation pour le financement du besoin en fonds de roulement pour un montant de 355 millions de dollars entre la BEA et ArcelorMittal Algérie, ce qui devait permettre d’accélérer la mise en œuvre du plan de modernisation et de développement du complexe d’El-Hadjar.
Meriem Sassi