Mohamed Ould Abdelaziz accuse l’Algérie de vouloir «porter atteinte» aux intérêts de la Mauritanie
La tension née de l’incident diplomatique entre Alger et Nouakchott, suite à l’expulsion du diplomate algérien, Belkacem Cherouati, le 22 avril dernier, suivie d’une mesure réciproque prise par le gouvernement algérien, en expulsant le premier secrétaire de l’ambassade de Mauritanie à Alger, est loin de s’estomper. Au contraire, l’escalade est montée d’un cran après la première réaction du président mauritanien sur cette question. Lors d’une rencontre avec les éditeurs de son pays, aujourd’hui à Nouakchott, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a sévèrement mis en garde la presse de son pays contre «toute compromission avec les agendas étrangers au détriment des intérêts du pays», a-t-il déclaré. Pour Ould Abdelaziz, la publication par un journal mauritanien d'informations «susceptibles de nuire aux relations de la Mauritanie avec le Maroc», imputées au diplomate algérien expulsé, «en est un exemple», rapporte l’agence de presse officielle mauritanienne AMI. Dans cette escalade voulue par Nouakchott, et dont le timing semble être bien calculé, tout porte à croire qu’Alger va boycotter la cinquième session du Conseil des ministres de l’Intérieur de l’Union du Maghreb arabe (UMA) dont les travaux de préparation débutent mardi dans la capitale mauritanienne ou, tout au moins, va baisser son niveau de représentation en signe de protestation contre l’attitude inhospitalière de son voisin du sud. Prévue jeudi, la réunion du Conseil des ministres de l’UMA risque ainsi de se dérouler sans la participation de Tayeb Belaïz. Le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères a qualifié, dimanche dernier, la décision d’expulsion du premier conseiller de l’ambassade d’Algérie à Nouakchott d’«acte injustifié», ce qui devait justifier et légitimer l’application du principe de la réciprocité, en refoulant un diplomate mauritanien en poste à Alger de même rang.
R. Mahmoudi